Si j'ai bonne mémoire, j'avais repéré ce petit trésor il y a déjà quelques temps, alors qu'il sortait. Sa couverture doré, sa police changeante, sa gymnastique des mots,... De juste intriguée je suis passée à "Il me faut ce bouquin". Imaginez donc, il y a plus de trois semaines de ça, lorsque je passe à ma biblio [pour l'une des dernières fois] et que mes yeux croisent sa route ! Il n'était pas prévu au programme, mais qui a dit que j'avais un programme ? Toute fière, je repars avec Je m'appelle Mina de David Almond, certaine de vivre une belle aventure... ♥
Éditeur : Gallimard
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Genre : roman, jeunesse
Public : dès 13 ans
Nombre de page : 317
Date de parution : 12/01/2012
Prix : 14,50€
Résumé :
"Mina joue avec les mots, invente des histoires, raconte sa vie de tous les jours. Le bonheur d'aller se percher dans son arbre et de regarder la vie d'en haut, parmi les oiseaux, loin du monde d'en bas, où elle a eu si peur.
C'est d'amitié et de liberté que nous parle Mina. Ecrire lui permettra-t-il de nous confier son secret de s'ouvrir au monde ?"
Avis :
J'ai dit "roman jeunesse" ? Oubliez ça tout de suite, alors ! S'il y a de la jeunesse dans ce roman, c'est uniquement de l'âge de Mina dont je pourrais vous parler. Parce qu'en dehors de ça... tout est tellement développé, mâture. C'est simple, en fait, je crois que quel que soit l'âge que l'on a, Je m'appelle Mina plaira forcément au plus grand nombre. Oh, et David Almond est un auteur de talent !!
Mina est une gamine différente, elle n'a pas d'amis et tout le monde la trouve absurde - à commencer par ceux qui ne la comprennent pas. Mais qu'y peut-elle, si elle aime jouer avec les mots ? si elle aime les promener ? Elle avoue cet amour dans son journal, un journal aussi différent qu'elle peut l'être. A son image. Mina ne veut pas d'un journal intime tout simple, elle entend bien le composer à sa façon, et comme bon lui chante. Et c'est au détour des pages, des mots qui dansent, que Mina nous confiera son secret...
C'est le deuxième roman que je lis de l'auteur [oui, parce que je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin] et c'est toujours une superbe surprise ! J'ai découvert David Almond avec Le jeu de la mort [paru chez Scripto], un récit sombre et fascinant, et si je l'ai un peu perdu de vue par la suite, Je m'appelle Mina me donne largement envie de retrouver cet auteur beaucoup plus souvent et surtout de le mettre dans ma biblio ! Deux lectures, deux romans qui ne m'appartiennent pas... J'ai les boules à l'idée de remettre le roman à ma biblio municipale vendredi xD Mais au moins, là-bas, je sais qu'il sera trouvé par plein plein de monde et c'est réconfortant ! Parce qu'il mérite amplement à être connu, tout autant que Mina !
Mina... Cette enfant m'a beaucoup impressionnée ! Tantôt surprise, tantôt émue, je me suis identifiée dans ce personnage à la fois charmant et attendrissant. Avec elle, je suis totalement retombée en enfance, retournant sur les bancs de l'école et dans la cour de récré, redécouvrant mon intimidation face à un journal intime et toutes ses pages blanches. Mina a beaucoup d'esprit, elle est créative et débordante d'imagination, ce qui ne plaît pas toujours à la clique enseignante... Mais peut-on empêcher un enfant de rêver ? lui dire qu'il n'y a qu'une seule façon de voir le monde et qu'il doit s'y conformer ? Qu'a cela ne tienne, briser des espoirs si vous le souhaitez, mais moi, j'aurais suivi Mina dans la moindre de ses promenades, j'aurais marché avec elle pendant des heures, juste pour voir des mots danser, juste pour partir en promenade avec eux. Elle nous rappelle le pouvoir des mots, la beauté des rêves. Et même si son histoire semble tout avoir de celle de la gamine seule et détestée par tous, ce n'est que pour mieux nous tromper. A aucun moment la jeune fille n'évoque ou nous fait ressentir de la pitié pour elle. Bien au contraire. On est rapidement embarqué dans son histoire, ses histoires, qu'elle nous raconte comme pour mieux s'en délivrer, au fur et à mesure que les mots lui viennent. Et s'ils ne sont pas là, eh bien nous attendrons qu'ils viennent. Parce qu'un mot est têtu, parce qu'un mot fait ce qu'il veut, parce qu'un mot ne veut pas toujours dire la même chose...
Mention spéciale pour la maman de Mina ! Les personnages secondaires ne sont pas très travaillés dans ce roman, ils font une apparition, cadrent dans leur rôle et repartent comme ils sont venus, même si certains reviennent plus que d'autres. C'est le cas de la maman de Mina - logique, me direz-vous, lorsque l'on est enfant. Mme Mckee est un personnage que j'ai beaucoup apprécié, pour sa patience, sa compréhension, et sa culture. Lorsque Mina ne peut plus aller à l'école, elle prend le relais pour lui faire les cours à domicile, sans rien dire à sa fille au sujet de ce qui s'est passé, de cette rédaction qui a tout gâché. Parce que cette maman a réellement et simplement compris sa fille. Loin de la juger ou de chercher par tout moyen à la raisonner, à la rendre comme la normal, même la mère de Mina contribue à son décalage en laissant son enfant être comme elle le souhaite. Parce que comme, elle le sait : Mina est intelligente, très intelligent. C'est juste une enfant timide, qui aime les mots, qui aime écrire, qui aime rêver.
Sans pathos, loin des clichés, David Almond se glisse dans la tête d'une enfant comme s'il en avait encore son âge, son innocence, et nous envoûte par la juste légèreté de sa plume. L'écrit est fouillé, travaillé. Toutefois, il reste aussi cohérent avec celui d'une enfant/pré-ado, tout en possédant cette magie, ce charme, qui lui donne un côté mâture et merveilleux. Une sorte de langage universelle. Et d'une poésie à couper le souffle ! Avec cette fluidité qui est propre à l'auteur [que j'avais déjà remarqué dans Le jeu de la mort], chaque phrase, chaque mot, donne l'impression de danser, de se promener. Ce serait un peu comme lire une mélodie, qui vous frappe en plein coeur. Les émotions sont vives, incroyablement fortes, pleines de délicatesse et criantes de vérités. Si Mina nous touche par son histoire, l'écriture de David Almond le fait à sa façon, par son naturel et sa justesse.
Pour autant, et à la façon du journal qu'écrit Mina, ce travail sur la fluidité donne aussi lieu à un sentiment de liberté. Bien sûr, le livre va d'un point A [son début] à un point B [sa fin], mais l'auteur nous rappelle qu'il n'y a pas qu'un seul chemin pour effectuer la route. Des milliers de possibilités s'offrent à nous, des milliers de routes. Mina illustre à merveille cette idée avec la rédaction de son journal, qu'elle choisit de faire quand elle veut, où elle veut. Pourquoi serait-il seulement chronologique ? Pourquoi chaque page devrait-elle être noircie sur tout l'espace ? Un mot, une page blanche, ça peut être aussi beau qu'un texte de 48 lignes, aussi riche qu'un paragraphe dense. Pour moi, David Almond a réussi à faire parler les mots, à les manier avec une dextérité époustouflante, au point qu'ils en paraissent suffisant à eux-mêmes, là parce qu'ils ont décidé d'être là, et non selon les souhaits de l'auteur.
Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre, ce serait celle-ci :
"Mais qu'est-ce que je vais écrire ? Je ne peux pas me contenter de raconter : il s'est passé ceci, puis cela, et encore cela, indéfiniment jusqu'à ce que je meure d'ennui. Je vais laisser mon journal se développer comme le fait mon esprit, commun arbre ou un animal, comme la vie. Pourquoi un livre devrait-il raconter une histoire de façon linéaire et monotone ?
Les mots devraient flâner et vagabonder. Ils devrait voler comme les chouettes, voleter comme les chauves-souris, et se faufiler comme les chats. Ils devraient murmurer, crier, danser et chanter."
Mina est une gamine différente, elle n'a pas d'amis et tout le monde la trouve absurde - à commencer par ceux qui ne la comprennent pas. Mais qu'y peut-elle, si elle aime jouer avec les mots ? si elle aime les promener ? Elle avoue cet amour dans son journal, un journal aussi différent qu'elle peut l'être. A son image. Mina ne veut pas d'un journal intime tout simple, elle entend bien le composer à sa façon, et comme bon lui chante. Et c'est au détour des pages, des mots qui dansent, que Mina nous confiera son secret...
C'est le deuxième roman que je lis de l'auteur [oui, parce que je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin] et c'est toujours une superbe surprise ! J'ai découvert David Almond avec Le jeu de la mort [paru chez Scripto], un récit sombre et fascinant, et si je l'ai un peu perdu de vue par la suite, Je m'appelle Mina me donne largement envie de retrouver cet auteur beaucoup plus souvent et surtout de le mettre dans ma biblio ! Deux lectures, deux romans qui ne m'appartiennent pas... J'ai les boules à l'idée de remettre le roman à ma biblio municipale vendredi xD Mais au moins, là-bas, je sais qu'il sera trouvé par plein plein de monde et c'est réconfortant ! Parce qu'il mérite amplement à être connu, tout autant que Mina !
Mina... Cette enfant m'a beaucoup impressionnée ! Tantôt surprise, tantôt émue, je me suis identifiée dans ce personnage à la fois charmant et attendrissant. Avec elle, je suis totalement retombée en enfance, retournant sur les bancs de l'école et dans la cour de récré, redécouvrant mon intimidation face à un journal intime et toutes ses pages blanches. Mina a beaucoup d'esprit, elle est créative et débordante d'imagination, ce qui ne plaît pas toujours à la clique enseignante... Mais peut-on empêcher un enfant de rêver ? lui dire qu'il n'y a qu'une seule façon de voir le monde et qu'il doit s'y conformer ? Qu'a cela ne tienne, briser des espoirs si vous le souhaitez, mais moi, j'aurais suivi Mina dans la moindre de ses promenades, j'aurais marché avec elle pendant des heures, juste pour voir des mots danser, juste pour partir en promenade avec eux. Elle nous rappelle le pouvoir des mots, la beauté des rêves. Et même si son histoire semble tout avoir de celle de la gamine seule et détestée par tous, ce n'est que pour mieux nous tromper. A aucun moment la jeune fille n'évoque ou nous fait ressentir de la pitié pour elle. Bien au contraire. On est rapidement embarqué dans son histoire, ses histoires, qu'elle nous raconte comme pour mieux s'en délivrer, au fur et à mesure que les mots lui viennent. Et s'ils ne sont pas là, eh bien nous attendrons qu'ils viennent. Parce qu'un mot est têtu, parce qu'un mot fait ce qu'il veut, parce qu'un mot ne veut pas toujours dire la même chose...
Mention spéciale pour la maman de Mina ! Les personnages secondaires ne sont pas très travaillés dans ce roman, ils font une apparition, cadrent dans leur rôle et repartent comme ils sont venus, même si certains reviennent plus que d'autres. C'est le cas de la maman de Mina - logique, me direz-vous, lorsque l'on est enfant. Mme Mckee est un personnage que j'ai beaucoup apprécié, pour sa patience, sa compréhension, et sa culture. Lorsque Mina ne peut plus aller à l'école, elle prend le relais pour lui faire les cours à domicile, sans rien dire à sa fille au sujet de ce qui s'est passé, de cette rédaction qui a tout gâché. Parce que cette maman a réellement et simplement compris sa fille. Loin de la juger ou de chercher par tout moyen à la raisonner, à la rendre comme la normal, même la mère de Mina contribue à son décalage en laissant son enfant être comme elle le souhaite. Parce que comme, elle le sait : Mina est intelligente, très intelligent. C'est juste une enfant timide, qui aime les mots, qui aime écrire, qui aime rêver.
Sans pathos, loin des clichés, David Almond se glisse dans la tête d'une enfant comme s'il en avait encore son âge, son innocence, et nous envoûte par la juste légèreté de sa plume. L'écrit est fouillé, travaillé. Toutefois, il reste aussi cohérent avec celui d'une enfant/pré-ado, tout en possédant cette magie, ce charme, qui lui donne un côté mâture et merveilleux. Une sorte de langage universelle. Et d'une poésie à couper le souffle ! Avec cette fluidité qui est propre à l'auteur [que j'avais déjà remarqué dans Le jeu de la mort], chaque phrase, chaque mot, donne l'impression de danser, de se promener. Ce serait un peu comme lire une mélodie, qui vous frappe en plein coeur. Les émotions sont vives, incroyablement fortes, pleines de délicatesse et criantes de vérités. Si Mina nous touche par son histoire, l'écriture de David Almond le fait à sa façon, par son naturel et sa justesse.
Pour autant, et à la façon du journal qu'écrit Mina, ce travail sur la fluidité donne aussi lieu à un sentiment de liberté. Bien sûr, le livre va d'un point A [son début] à un point B [sa fin], mais l'auteur nous rappelle qu'il n'y a pas qu'un seul chemin pour effectuer la route. Des milliers de possibilités s'offrent à nous, des milliers de routes. Mina illustre à merveille cette idée avec la rédaction de son journal, qu'elle choisit de faire quand elle veut, où elle veut. Pourquoi serait-il seulement chronologique ? Pourquoi chaque page devrait-elle être noircie sur tout l'espace ? Un mot, une page blanche, ça peut être aussi beau qu'un texte de 48 lignes, aussi riche qu'un paragraphe dense. Pour moi, David Almond a réussi à faire parler les mots, à les manier avec une dextérité époustouflante, au point qu'ils en paraissent suffisant à eux-mêmes, là parce qu'ils ont décidé d'être là, et non selon les souhaits de l'auteur.
Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre, ce serait celle-ci :
"Mais qu'est-ce que je vais écrire ? Je ne peux pas me contenter de raconter : il s'est passé ceci, puis cela, et encore cela, indéfiniment jusqu'à ce que je meure d'ennui. Je vais laisser mon journal se développer comme le fait mon esprit, commun arbre ou un animal, comme la vie. Pourquoi un livre devrait-il raconter une histoire de façon linéaire et monotone ?
Les mots devraient flâner et vagabonder. Ils devrait voler comme les chouettes, voleter comme les chauves-souris, et se faufiler comme les chats. Ils devraient murmurer, crier, danser et chanter."
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Le journal atypique d'une enfant atypique. Une invitation au rêve et au jeu. Un roman vraie et émouvant.
Des mots en pagaille. De l'ordre dans le désordre. De l'importance de l'imagination.
Je m'appelle Mina est le genre de livre dont les pages se tournent toutes seules, qui nous émerveille par sa richesse et son génie. Si vous ne connaissez pas David Almond, c'est le moment de le découvrir !
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