-->

Mes dernières chroniques :

        

samedi 19 décembre 2015

=> Ville noire - Stéphane Michaka [Cité 19, #1] <=

Quand je vous dis que je craque de plus en plus sur des romans à fond historique... J'ai récemment découvert le premier tome de Cité 19, Ville noire, écrit par Stéphane Michaka, et je me suis régalée ! J'ai autant apprécié ma rencontre avec Faustine dans le présent que de basculer avec elle dans le passé. Entre XIXème et XXIème siècle, retour sur un historico-fantastico-thriller fascinant et pleins de belles idées.


Éditeur : Pocket Jeunesse 
Genre : thriller, historique, SF
Public : dès 14/15 ans
Nombre de pages : 348
Date de parution : 15/10/2015
Prix : 16,90€

Résumé :
« Que faisait le père de Faustine à minuit au sommet de la tour Saint-Jacques ? Et qui l'a précipité dans le vide ? 
Convoquée pour identifier le corps, Faustine ne reconnaît pas les mains de son père. Persuadée qu'il a été kidnappé par une secte mystérieuse, elle se lance sur la piste inquiétante d'un personnage. Elle suit l'homme dans une station de métro, trébuche, perd connaissance et se réveille... 150 ans plus tôt !
Pour Faustine, c'est le début d'une série d'aventures, aux confins du thriller, de la science-fiction et de l'Histoire. »

Avis :
Pour être honnête, je ne partais pas vraiment convaincue en commençant ma lecture. Les premiers avis sur Ville noire n'étaient pas terribles et l'aspect historique du roman me laissait un peu perplexe. Ne restaient que cette jolie couverture, la volonté de découvrir un auteur français et le résumé tout de même intrigant... Mais passés quelques chapitres, tout cela était oublié et je me suis rapidement familiarisée avec Faustine et son univers. J'ai apprécié ce premier tome au fur et à mesure que je le découvrais, le dévorais, allant de surprise et émerveillement, d'émerveillement en surprise.

Faustine a toujours été une adolescente solitaire, éprise de liberté. Avec une fascination immense pour le passé, elle passe son temps à fureter dans le musée où travaille son père, entre les objets et les souvenirs d'autres époques. C'est là qu'elle trouve sa place. Le jour où son père disparaît, Faustine se lance sur ses traces et se rend sur les lieux de son dernier rendez-vous : un arrêt de métro, Cité, à minuit. Pourtant, à son réveil, la voilà en plein Paris, toujours, mais le Paris d'Haussman, au coeur du XIXème siècle.

Comme je le disais, je n'ai pas tout de suite accroché. Le lecteur fait tout d'abord face à Faustine. Personnage solitaire, passionnée d'Histoire, elle ne trouve pas vraiment sa place dans le monde actuel. Elle n'a pas les mêmes centres d'intérêt, les mêmes goûts vestimentaires. Et elle dérange autant qu'elle détonne. J'ai découvert ses errances, sa quête d'identité, ses blessures. C'est petit à petit que le lien s'est crée entre elle et moi. Faustine se révèle doucement comme un protagoniste complexe et profond, figé dans le passé, marqué par le départ de sa mère.
C'est ainsi que j'ai également eu du mal à me plonger dans le début de Ville noire. Je trouvais Faustine un brin trop originale, parfois trop fuyante, et le récit de ses années précédentes me laissait un peu indifférente. Ce qui a finalement changé. Avec du recul, j'ai compris comme ces flash-back étaient importants pour saisir la Faustine de maintenant, celle qui ne s'est pas encore tout à fait trouvée et dont les amitiés oscillent. Puis lorsque la disparition de son père intervient enfin et que Faustine se réveille en plein coeur du XIXème siècle, j'ai fini par moi-même quitter le XXIème
Stéphane Michaka joue souvent sur ce qui va arriver, insérant ci et là que nous en saurons plus plus tard, que tel fait ne se verra pas tout de suite expliqué... Ce qui a donné chez moi un effet totalement réussi : je me suis retrouvée très intriguée par ces petites mises en bouche. L'auteur n'explique pas tout tout de suite, mais montre à son lecteur qu'il sait, qu'il y reviendra. Cela donne l'impression de jouer non seulement avec Faustine, son histoire, ses souvenirs, mais aussi avec l'auteur lui-même. Et inversement qu'il se joue aussi bien de nous, en nous donnant juste ce qu'il faut pour nous appâter avant d'y revenir plus tard. Il manage par là une sorte d'impatience, l'idée qu'il y a beaucoup plus derrière ce qui laisse apparaître dans la première partie. 
Si bien que quand est arrivée la seconde partie... Pendant un instant, je me suis retrouvée à nouveau un peu perdue. Je n'ai pas tout de suite compris le changement, ni où l'auteur m'avait entraînée. Est-ce qu'il y avait un défaut d'impression ? Étais-je toujours dans la même histoire ? Après une relecture très attentive, j'ai salué ce coup de génie ! La seconde partie du récit a été une grosse surprise, à laquelle j'étais loin de m'attendre. Je n'en dirais rien pour ne pas vous spoiler cet élément important du récit, sachez seulement que tout bascule. Stéphane Michaka nous invite sur une autre facette de son histoire, qui amène son lecteur vers un genre tout à fait inattendu.
Bref, voilà ce qui est au programme de Ville noire ! Un méli-mélo présent/passé saisissat qui nous plonge d'aujourd'hui à deux cents en arrière, alors que Haussman lance ses projets de rénovation pour Paris ; des disparitions inquiétantes, celle du père de Faustine puis d'autres, qui nous lancent dans une sorte de thriller fantastique très addictif ; un dernier aspect dont je garderais tout le mystère mais qui ne manquera pas à coup sûr de captiver le lecteur et de le laisser interdit pendant un petit moment...

« Le ciel était gris et il pleuvait tout fin. Un rayon de soleil perça lorsque Faustine jeta une fleur dans la tombe. Elle leva au ciel ses yeux pleins de larmes et murmure un « merci ».
Merci à son père de l'avoir, depuis ses cinq ans, consolée de l'absence de sa mère... 
Pour la première fois, le mot « inconsolable » correspondait à quelque chose de réel pour Faustine. Elle comprit que certains mots devaient être appris deux fois : la première avec le cerveau, la seconde avec le coeur. »

~~~~~~
Ville noire de Stéphane Michaka s'est finalement révélé être une très bonne lecture ! Après avoir mis un petit temps avant de vraiment m'intéresser à Faustine et au récit, je ne les ai plus lâchés par la suite. Par son courage, sa force et son caractère, j'ai accroché à notre héroïne lorsqu'elle a fini par trouver sa place, après avoir fait un bond de 150 ans dans le passé ! La plume de Stéphane Michaka m'a rapidement captivée, par tout ce qu'elle ne dévoile pas et par l'intrigue qu'elle a fait naître. Je suis passée de genre en genre, de surprise en surprise et j'en ressors convaincue et impatiente ! Vivement la suite
Fan de thriller et d'historique, ou non, ce premier tome de Cité 19 est à découvrir

Un immense merci aux éditions Pocket Jeunesse pour cette étonnante découverte


Challenge jeunesse/young adult : 7/65

samedi 12 décembre 2015

#Routine du lecteur/blogueur

• L'idée : en tant que lecteurs/en tant que blogueurs/en tant que lecteurs et blogueurs, on se retrouve parfois confronter à des petits problèmes, des petites angoisses, des questions, auxquels on aimerait bien une solution.
• Pourquoi ? Parce que j'aimerais être libraire/bibliothécaire/secrétaire d'édition, sans avoir cette chance pour le moment. Parce que j'aime conseiller, blablater, le tout dans l'esprit livresque. Parce qu'il est toujours bon d'avoir quelques conseils. Parce qu'on se pose peut-être les mêmes questions, et que nous pourrions y répondre ainsi ensemble. 
• Comment ? Chaque mois, j'exposerai un problème/une question et tenterai de lui apporter des solutions, misons sur trois. Le tout accompagné de quelques idées livresques en fin d'article. 

Let's go ! 
~~~~~~
La hotte du Père Noël

Avec les fêtes qui approchent, nombre d'entre nous ont sans doute déjà joint leur WL et autres idées cadeaux. Tandis que certains sont dans les rayons à chercher le cadeau, l'idée qui fera plaisir. Entre amoureux des livres, on aime autant recevoir des livres qu'en offrir, partager ses coups de coeur ou faire découvrir le bonheur qui nous habite grâce à la lecture. Mais il n'est pas toujours facile de choisir...
À suivre donc, quelques pistes de réflexion, une petite sélection pour et de Noël !

• Ces romans à prix doux : 
   

• Sélection 10/12 ans : 
   

• Sélection 12/14 ans : 
   

• Sélection 14/16 ans : 
   

• Sélection 16 ans et + : 
   

• Ces récits de Noël : 
  


D'autres titres à découvrir dans cet article également : À la découverte du YA

En espérant que tout cela vous aidera davantage dans vos recherches et, sinon, viendra alimenter un peu les wish-list.
Avec un peu d'avance, je vous souhaite à tous de très belles fêtes de fin d'année

samedi 5 décembre 2015

=> Stone rider - David Hofmeyr <=

Sélectionnée lors d'une masse critique Babelio, j'ai eu la chance et la joie de recevoir un roman ado de la rentrée littéraire qui me faisait vaguement de l'oeil. Un résumé intéressant, des avis plutôt bons, il n'avait pourtant pas spécialement fait le tour de la blogo et me laissait très curieuse. Ce livre, c'est Stone rider de David Hofmeyr. J'y suis allée avec très peu d'infos, ayant juste accroché à la quatrième de couverture... Ma lecture terminée, je reste sur une impression assez étrange. 


Éditeur : Gallimard Jeunesse
Traductrice : Alice Marchand 
Genre : dystopie, romance, 
Public : dès 14/15 ans
Nombre de pages : 320
Date de parution : 20/08/2015
Prix : 15€

Résumé
« Adam Stone veut la liberté et la paix. Il veut une chance de s'échapper de Blackwater, la ville désertique dans laquelle il a grandi. Mais, plus que tout, il veut la belle Sadie Blood.
Aux côtés de Sadie et Kane - un Pilote inquiétant -, Adam se lance dans le circuit de Blackwater, une course à moto brutale qui les mettra tous à l'épreuve, corps et âme.
La récompense ? Un aller simple pour la Base, promesse d'un paradis. Et pour cette chance d'une nouvelle vie, Adam est prêt à tout risquer... »

Avis
Je cherche mes mots depuis pas mal de temps pour vous parler de ma lecture de Stone rider... sans pour autant trouver par où commencer ni comment dire tous les effets que ce roman a eu sur moi. À la fois déroutant et captivant, j'ai vécu quelque chose d'unique avec cette histoire. J'avais beau me sentir très étrangère, très paumée, il y avait un truc qui me maintenait au livre, qui m'empêchait de le reposer/d'abandonner. Comme une voix qui me soufflait « Continue. Continue... » Je l'ai fait et je suis encore plus perdue. Ai-je aimé ?

Dans la vie d'Adam, vous avez deux choix de carrière : la mine ou la Course, l'un aussi dangereux que l'autre. Mais si vous gagnez la course, vous pouvez échapper à la mine et partir pour la Base. Installée dans le ciel, c'est la cité idéale où tout le monde rêve d'être. Le gagnant de la course gagne son billet d'entrée. Cette année, Adam est décidé à gagner la Course, qu'importe que sa Longthorn soit fatigué, qu'importe qu'il soit seul... Il ne veut pas finir à la mine.

On le sent dès le départ, Adam est un personnage prêt à tout et Stone rider un roman très particulier. « Une écriture nouvelle et captivante » annonce Gallimard sur la quatrième de couverture. C'est très bien dit et je crois que c'est un des plus qui m'a maintenue au récit. La plume de David Hofmeyr a quelque chose de particulier et donne une ambiance très oppressante à son récit. Non pas que ce soit bien ou mal, Stone rider est vraiment addictif et prenant. Mais il en ressort un je ne sais quoi de sombre, d'assez inhumain et de plutôt cruel.
Cela vient d'un tout : la complexité à suivre certains dialogues, le sentiment d'injustice, la difficulté de la Course, les personnages eux-mêmes, l'écriture de l'auteur. Les phrases - de même que quelques chapitres - sont souvent courtes, incisives ; les dialogues sont brefs, parfois brutaux/agressifs ; le monde dans lequel évolue les personnages est injuste, leurs possibilités d'évasion si minces ; le style de l'auteur aussi décousu que direct ; les liens entre les personnages ont la même consistance. J'étais souvent paumée, souvent incapable de cerner Kane ou Adam, de comprendre ce qui avait fini par les unir.
Pourtant, je m'y suis plu ! Si Adam et Kane sont des personnages que j'ai parfois eu du mal à suivre, une part de moi n'a pas pu s'empêcher de s'accrocher à eux. J'avais beau être parfois perdue dans les dialogues et dans l'action, je ne résistais pas au besoin de connaître le fin mot de Stone rider, d'avoir envie qu'ils s'en sortent. C'est prenant, tant par l'action que par ce côté acéré de l'écriture ! Sans compter que j'étais incapable de deviner ce qu'il arriverait aux personnages, de répondre aux questions qui m'arrivaient au fil des pages. Il fallait littéralement que je continue !
Stone rider est aussi un mi-chemin intéressant. Mi-aventure, mi-romance, mi-biker, le lecteur évolue dans un univers hostile où la moto est une part dominante de la société. Elle est un héritage familial et un prolongement de soi, un objet de liberté comme de dangers. David Hofmeyr arrive même par moments à lui donner un côté vivant, à la limite de l'intelligence artificielle. J'avais peur que ce soit quelque chose qui me laisse externe, mais finalement j'ai saisi rapidement la force de ce lien, la nécessité des Courses. C'est presque palpable : Adam aime sa Longthorn autant qu'il pourrait aimer un animal de compagnie ou même une personne physique.
Si je ressors de ma lecture incertaine quant à l'idée d'avoir aimé ou non ce récit, j'ai la conviction qu'il détient quelque chose autant dans l'idée de potentiel que dans l'idée que c'est simplement moi qui ai bloqué au départ du roman. Parce que j'ai finalement apprécié tout ce qui fait la différence de Stone rider, cette dualité constante qu'on ressent entre les personnages et dans les personnages. Adam et Kane ne se battent pas seulement pour une vie meilleure, ils se battent aussi avec eux-mêmes, ce qu'ils sont et ce qu'ils ne sont pas/ce qu'ils voudraient être. Et je me suis finalement aussi prise au jeu de l'écriture de David Hofmeyr, qui avec du recul a su retranscrire et transmettre beaucoup au travers de son roman.

~~~~~~
Stone rider de David Hofmeyr se révèle être une lecture totalement déroutante et captivante ! L'auteur insère ses personnages dans un univers implacable, où même le paradis semble être un enfer. Le lecteur est rapidement entraîné dans ce récit sombre et cruel, violent, où la moto est un mode de vie, la course un moyen d'accéder au bonheur. J'ai aimé découvrir ce nouveau monde, cette nouvelle plume, malgré les frissons et l'horreur qui se dégageaient parfois du roman. Les personnages, d'abord froids et distants, ont fini par devenir attachants - un retournement qui a été une vraie surprise
Deuil, course, vengeance et amour sont au programme de ce roman aux allures de western moderne

Un grand merci à Babelio et Gallimard Jeunesse pour cette découverte


Challenge jeunesse/young adult : 6/65