-->

Mes dernières chroniques :

        

samedi 26 septembre 2015

=> Rire de satyre - Hervé Jubert [M.O.N.S.T.R.E, #4] <=

Une saga que je ne présente plus, puisque je ne cesse d'en parler par ici. Après avoir dévoré (comme à chaque fois) le troisième tome, je me suis jetée sur la suite de M.O.N.S.T.R.E de Hervé Jubert, Rire de satyre. Je n'en ai fait qu'une bouchée, encore, et me voilà encore plus impatiente parce que pour une fois, la suite n'est pas à portée de main. Une chance pour moi, elle sort ce mois-ci !



Éditeur : Rageot 
Genre : fantastique, ado
Public : dès 13/14 ans
Nombre de pages : 219
Date de parution : 08/04/2015
Prix : 9,90€

Résumé :
« Sam est harcelée par des cauchemars où des chiens la poursuivent en hurlant.
Et elle s'inquiète pour Bufo, son vieil ami brésilien qui n'oublie jamais son anniversaire.
Comme il ne lui donne plus signe de vie, elle décide de partir à sa recherche. Flanquée de Rolf, son amoureux du groupe M.O.N.S.T.R.E, elle embarque pour Rio de Janeiro... »

Avis :
J'en ressors tout juste et j'ai envie d'envoyer le livre à travers la pièce à cause de la frustration. J'ai envie d'avancer le temps et d'arriver à la sortie du prochain tome. Avec Rire de satyre, Hervé Jubert fait prendre un tournant à la saga M.O.N.S.T.R.E ! Ce tome, qui se concentre sur Sam, a quelque chose de différent, de plus poussé. En plus d'être le tome « du milieu », j'ai trouvé avant tout que c'était un tome charnière, qui change radicalement les choses et après lequel on ne peut plus les voir de la même manière. Sam a été un personnage touchant à rencontrer, son histoire fort sympathique. Mais tout ce qui se passe autour a été aussi très important.

Pas de résumé. Pas de spoils.

J'avais hâte de découvrir ce tome et Sam. Ce tome tout d'abord pour avancer davantage avec les protecteurs, les connaître plus encore, me confronter à mes hypothèses, mais aussi retrouver la tension du tome 3, cet instant qui avertissait le lecteur que les choses allaient changer. Et Sam, parce que savoir enfin l'histoire de Sam me rapprocherait aussi un peu de celle de Rolf. Quoi que, même sans Rolf, l'histoire de Sam m'intriguait beaucoup ! 
C'est que la jeune canadienne cache un secret fort, elle aussi ! Atteinte du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme, elle a du mal à nouer des relations, à interagir avec les autres et est un brin maniaque. Pourtant, depuis le premier tome, elle trouve facilement sa place dans le groupe M.O.N.S.T.R.E, bien qu'elle ne soit pas prête à leur dire tous ses secrets. Celui qu'elle nous révèle ici ne sera pas sans rappeler à tous notre enfance et ses cauchemars, qui nous cueillaient au coeur de la nuit et nous suivaient ensuite pendant des jours.
Ce sera aussi l'occasion de faire un tour dans le pays de Sam, rencontrer ses parents, sa soeur, parcourir son enfance rapidement, voyager un temps dans ses cauchemars. Sam entend des chiens aboyer dans sa tête, des chiens qui pourraient lui vouloir du mal s'ils étaient relâchés. Une façon habile pour Hervé Jubert d'évoquer la peur, ce sentiment fort, parfois paralysant, auquel chaque membre du groupe est confronté et auquel on a tous affaire. Sans nous offrir de solution miracle, l'auteur nous répète que nous sommes maîtres, que nos peurs se grandissent de nous-mêmes et qu'elles n'ont que l'importance qu'on leur accorde.
Sam ne sera pas la seule à affronter la sienne. Rolf, Onde et Milo en feront aussi l'expérience, de manière différente. Quelques indices sont lâchés ici et là, l'intrigue se complexifie au fur et à mesure que l'on en sait plus, que de nouvelles questions jaillissent dans nos esprits. L'histoire continue sur sa lancée, s'assombrit davantage, avec une plume toujours aussi rythmée et dynamique. Des chapitres courts, intercalant points de vue et moments cruciaux. J'ai trouvé Rire de satyre plus sombre, avec une atmosphère plus tendue, presque pesante. Jusqu'au final...
Non, non et non !! Mais si, Hervé Jubert l'a encore fait ! Il clôt Rire de satyre sur une révélation complètement folle - que je pressentais mais attendais tellement - qui laisse son lecteur sur le cul ! Genre, il dégoupille une grenade, la fourre dans nos mains et tourne les talons l'air de rien. Personnellement, je l'attendais tellement ce moment que j'en ressens une frustration tout aussi grande. Une fois encore le final ne fait pas exception : je trépigne à l'idée de savoir la suite prochainement en librairie (30 septembre) !

~~~~~~
Rire de satyre de Hervé Jubert a été pour moi une excellente lecture ! Cette série, c'est toujours un chouette moment de lecture, un univers riche et enchanteur, une impatience saisissante à la fin de chaque tome. Toujours le même format, court, rythmé, efficace, mais j'ai trouvé quelque chose en plus à ce tome. L'histoire de Sam nous emmène dans un décor très sombre, au coeur des cauchemars et de la peur. Ce qu'on apprend des autres membres de M.O.N.S.T.R.E relance l'intrigue concernant la constitution du groupe, son pourquoi, son comment. Hervé Jubert répond à certaines questions, mais en profitent aussi pour en distiller de nouvelles.
Après la peur, vient le doute... 

+ Je remercie les éditions Rageot pour cette formidable lecture

mercredi 23 septembre 2015

=> La disparue de Linton Hill - Jean-Michel Payet <=

Une sortie dont j'avais parlé dans ma sélection Rentrée littéraire 2015 ! La disparue de Linton Hill de Jean-Michel Payet est un roman qui m'intriguait par son résumé et sa conception. En effet, il fait partie du projet Le feuilleton des Incorruptibles, qui a permis à plusieurs classes de collège et lycée de participer au processus d'écriture. Chaque chapitre, pendant l'écriture du manuscrit, était envoyé, lu et commenté par ces classes, qui profitaient ainsi d'un véritable échange avec l'auteur.


Éditeur : Rageot 
Genre : historique, contemporain, ado
Public : dès 11/12 ans
Nombre de pages : 253
Date de parution : 16/09/2015
Prix : 10,90€

Résumé :
« Personne ne devait soupçonner pourquoi Charlotte arrivait au lycée de Linton Hill.
Elle se retrouverait là où avait séjourné son amie Catherine.
Plus que tout, elle espérait comprendre où et pourquoi elle avait disparu... »

Avis :
Je dis toujours que l'historique n'est pas mon fort... Mais ici, c'est une particularité du récit qui m'a beaucoup plu - et qui avait entraîné ma curiosité à l'égard de La disparue de Linton Hill ! Malgré tout, je ne révélerai rien du secret de ce lycée/internat, puisqu'il est parti prenante dans l'intrigue. Et, croyez-moi, en ouvrant le roman, vous découvrirez vite ce que je vous tais. Tout ce que je peux en dire, c'est que j'ai aimé, même si quelque détails m'ont laissée perplexe.

Charlotte arrive au lycée de Linton Hill dans l'espoir de découvrir ce qui est arrivé à son amie Catherine, disparue un an plus tôt dans cette école. Mais tout ne se passe pas exactement comme prévu une fois sur place... Personne ne semble vouloir lui parler de la chambre où séjournait son amie, la chambre 12, et cette dernière est aujourd'hui mystérieusement condamnée. Pourtant, lors de son premier soir à l'internat, Charlotte entend du bruit derrière cette porte toujours close. Quel secret renferme-t-elle ? 

Pas de réseaux, sur une île assez reculée, avec un village en ruines et la lande à perte de vue... Bonjour Angrisey et Linton Hill. Anciennement une grande propriété attenante à un village, Linton Hill est à présent un lycée privé pour jeunes filles, qui renferme un secret que Charlotte fera tout pour découvrir. Un secret que le roman nous révèle assez rapidement, emportant le lecteur vers quelque chose d'inattendu mais ô combien captivant
Malgré les premiers abords, je me suis finalement prise d'affection pour ce petit roman jeunesse - la peur d'avoir passé l'âge d'être entraînée par un tel récit me tenaillait. Sauf que, quelques pages plus tard, me voilà incapable de reposer La disparue de Linton Hill, lancée dans l'enquête que mène Charlotte et bien contente de faire la rencontre d'un tel personnage. Je ne doute pas que ce roman fasse grand effet auprès des plus jeunes, mais qu'il arrive également à se distinguer pour un public plus adolescent. Parce que, malgré mes vingt-cinq ans, je me suis laissée prendre au jeu comme une gosse. 
Charlotte est un personnage auquel on s'attache rapidement. Venue à Linton Hill dans le but de découvrir ce qui est arrivé à son amie Catherine, on cerne vite cette jeune fille portée par l'amitié, et qui n'a pas froid aux yeux. Son stratagème pour débarquer à Angrisey est impressionnant ; le lecteur est face à une jeune fille qui a du caractère et qui ne se laissera pas détourner de sa mission. Même lorsque celle-ci se complique... On fait aussi la connaissance d'Émilie et Élisabeth, deux personnages secondaires singuliers
L'intrigue nous emporte avec efficacité. Même une fois que la révélation nous est faite, le lecteur reste sur le qui-vive, se demandant si Charlotte pourra faire quoi que ce soit. J'étais personnellement sous le charme de l'univers dans lequel je suis partie. Jean-Michel Payet possède une écriture fluide et rythmée, les chapitres se terminent souvent sans en dire assez. Si bien que l'on tourne page après page, même s'il n'y a pas un suspense de folie ou une action tous les deux paragraphes. Puis l'auteur mêle habillement les genres, introduisant une touche fantastique au coeur de son intrigue et donnant ainsi plus de relief à cette partie.
Cependant, je reste sur ma faim quant au développement de l'intrigue et l'aspect fantastique du récit. J'ai aimé que La disparue de Linton Hill m'embarque plus loin que je ne le pensais au premier regard, mais je suis confuse face à la manière dont les choses se passent. J'attendais plus de certaines rencontres et j'aurais aimé une fin plus complète en terme d'explications. Le roman n'en réussit pas moins à transporter son lecteur et à le faire sourire/rêver/s'inquiéter au fil des péripéties.

~~~~~~
La disparue de Linton Hill de Jean-Michel Payet aura donc été pour moi une bonne lecture ! Charlotte est un personnage attachant, touchant par son courage et sa loyauté envers Catherine. Le récit quant à lui réussit à prendre son lecteur par surprise et l'entraîner ailleurs. De manière efficace, Jean-Michel Payet a réuni plusieurs genres dans une histoire qui ne manque pas de relief et de magie. Une très belle façon de revenir sur l'Histoire tout en transportant le lecteur dans un décor qui a quelque chose d'onirique.

+ Je remercie les éditions Rageot pour cette belle découverte ♥

dimanche 20 septembre 2015

#Routine du lecteur/blogueur

• L'idée : en tant que lecteurs/en tant que blogueurs/en tant que lecteurs et blogueurs, on se retrouve parfois confronter à des petits problèmes, des petites angoisses, des questions, auxquels on aimerait bien une solution.
• Pourquoi ? Parce que j'aimerais être libraire/bibliothécaire/secrétaire d'édition, sans avoir cette chance pour le moment. Parce que j'aime conseiller, blablater, le tout dans l'esprit livresque. Parce qu'il est toujours bon d'avoir quelques conseils. Parce qu'on se pose peut-être les mêmes questions, et que nous pourrions y répondre ainsi ensemble. 
• Comment ? Chaque mois, j'exposerai un problème/une question et tenterai de lui apporter des solutions, misons sur trois. Le tout accompagné de quelques idées livresques en fin d'article. 

Let's go ! 
~~~~~~

Un livre à la manière de ...

Voilà un thème qui reviendra sûrement plusieurs fois, pour différents auteurs / livres / genres / thèmes. Il arrive qu'à la lecture d'un roman on se dise « J'adore ! », l'auteur, sa plume, ses personnages, le genre, et qu'ensuite on écume des sites, des listes, à la recherche de titres similaires. C'est l'idée de cet article !

Aujourd'hui, je me suis penchée sur un phénomène littéraire - auquel je n'ai pas fait exception - : John Green et son célèbre Nos étoiles contraires
Sincère et bouleversant, Nos étoiles contraires est une histoire d'amour et d'amitié, malgré la maladie. Le temps qui passe, la trace que nous laisserons après notre vie, l'espoir d'un lendemain, vivre tout simplement, vivre malgré tout, John Green touche à tellement de choses avec ce roman, consacré par le succès d'abord du roman puis ensuite de l'adaptation cinématographique. Aujourd'hui, je dirai que c'est un titre incontournable de la littérature adolescente et young adult - qu'on aime ou qu'on n'aime pas.
Et quand on a aimé, justement, qu'est-qu'on lit après ?

Quelques conseils

1er conseil : éviter de trop comparer. Ce qui ne sera pas facile, je vous l'accorde. Il manquera peut-être toujours cette petite étincelle, ce petit déclic. Chaque auteur, chaque livre, possède sa particularité, qui le rend unique. Mais beaucoup s'approchent, se ressemblent légèrement, par leur thématique, par leur sensibilité, par la personnalité des personnages. Et vous ne le saurez pas tant que vous n'en ferez pas l'expérience.

2ème conseil : laisser le temps. Il se peut que ce livre vous ait ému, touché profondément. Et qu'il soit difficile de trouver quelque chose à la hauteur par la suite ; un gros coup de coeur a malheureusement tendance à transformer les lectures suivantes en lectures un peu fades lorsqu'elles sont trop proches. Alors il faut peut-être prendre du recul si c'est votre cas. Un peu de changement et ça repart ! 

3ème conseil : se ruer sur sa bibliographie. Il se peut que cet auteur pour lequel vous venez d'avoir le coup de coeur ait écrit d'autres romans ! Cela vous permettra en plus d'identifier ce qui vous a vraiment plu et ensuite d'affiner vos recherches. Était-ce l'auteur, sa plume ? Ou bien ses personnages, leur personnalité ? Ou encore seulement les thèmes abordés/l'univers que vous avez découverts ?

Quelques idées livresques

• Vous avez aimé l'auteur, ils pourraient vous plaire : 
   
- John Green, avant Nos étoiles contraires -

• Dans la même veine, ils pourraient vous plaire : 
   
- Humour, drame, amour, éternité -

• Vous avez aimé la thématique, ils pourraient vous plaire : 
   
- Le cancer abordé autrement -

• Dans le rayon adulte, ils pourraient vous plaire : 
  
- Amour, destin et tragédie -

samedi 19 septembre 2015

=> Ce que toujours veut dire - Lexa Hillyer <=

Scripto est une collection chère à mon coeur depuis que je suis ado. Mon premier John Green, des heures de déambulation dans la biblio à traquer le moindre titre de la collection de Gallimard Jeunesse, des découvertes toujours de qualité et riche en émotion. Ce que toujours veut dire de Lexa Hillyer, qui vient de voir le jour chez Scripto, n'a pas fait exception à la règle ! 


Éditeur : Gallimard Jeunesse 
Collection : Scripto
Traductrice : Julie Lopez
Genre : contemporain, ado, fantastique
Public : dès 13/14 ans
Nombre de pages : 395
Date de parution : 10/09/2015
Prix : 16,50€

Résumé
« Avant, Joy, Tali, Luce et Zoé étaient les meilleures amies du monde.
Aujourd'hui, elles se parlent à peine... Jusqu'à ce que le flash fatidique d'un Photomaton les ramène toutes les quatre dans le passé, à l'été de leurs quinze ans, l'été où tout a changé. Premiers baisers, bains de minuit, feux de joie près du lac : cet été parfait où tout a basculé.
Une chance inespérée de remettre en question leur vie, leurs choix. Prendre de nouvelles décisions, mettre en lumière un terrible secret, et sauver leur amitié.
Tous les étés ont une fin, mais celui-ci les changera pour toujours. »

Avis
Le roman s'ouvre sur une citation de Sarah Dessen - que j'aime d'amour, autant que ses romans - et, de suite, j'ai su que ça allait coller avec ce livre. C'était instinctif, en plus du fait que le résumé me tentait énormément. Et si j'ai deviné quelques points de l'intrigue avant qu'ils ne me soient révélés par l'histoire, j'ai passé un moment très agréable en compagnie de Zoé, Joy, Tali et Luce au camp Okahatchee - OK pour les intimes -, et avec la plume de Lexa Hillyer ! Ce que toujours veut dire, ou une lecture idéale pour prolonger un peu l'été et les vacances. 

Deux ans que Tali, Joy, Zoé et Luce se sont perdues de vue, ne se parlent plus, elles qui étaient inséparables depuis plusieurs années. Joy est partie, tandis que Tali, Luce et Zoé, pourtant dans le même lycée, ont simplement cessé de se parler. Alors quand Joy les appelle pour leur proposer de se revoir au camp Okahatchee pour la soirée des retrouvailles chacune s'interroge. Sur leur lien. Sur leur éloignement. Sur le dernier été qu'elles ont passé ensemble. Et il se pourrait qu'un passage dans le Photomaton installé pour la soirée leur permette de revivre cet été... Serait-ce une chance de changer leur avenir ? 

Imaginez, revenir au jour où tout a changé, cette période où tout a été parfait avant de brutalement s'arrêter, une sorte de seconde chance ; qu'en feriez-vous ? Fait-on abstraction de tout ce qui s'est passé pour en profiter ? Ou restons-nous sur nos positions, comme si les dés avaient déjà été jetés ? Zoé, Tali, Luce et Joy ont la chance de revivre leur dernier été, celui juste avant leur séparation, pour des raisons que chacune ignore. Cet été de la seconde chance, c'est l'occasion de revivre leurs derniers instants ensemble pour comprendre ce qui leur est arrivé, mais aussi se comprendre elles-mêmes. Voilà le speech prometteur et au caractère assez fantastique de Ce que toujours veut dire, auquel j'ai complètement accroché !
Ce que toujours veut dire se présente comme un roman initiatique. Les quatre jeunes filles que l'on suit sont au début du récit en passe d'aller à la fac, quittant leur ville, leurs habitudes, leur famille. Elles sont à un tournant important de leur vie, mais ne se connaissent pas encore assez pour prendre correctement ce virage. Elles ont besoin d'apprendre, de s'apprendre. Elles qui pensaient se connaître, savoir tout l'une de l'autre, découvrent au fur et à mesure que tout n'était pas parfait il y a deux ans, qu'elles ne se connaissaient pas aussi bien qu'elles le pensaient. Mais laisseront-elles ces désillusions les empêcher de se réunir et de se trouver ?
Des quatre, je pense que c'est Zoé qui me marque le plus ; même si Joy, Luce et Tali ne sont pas en reste. Simplement, j'ai trouvé un plus à Zoé, parce que c'est la seule dont je n'ai pas vu venir le secret, la révélation. Un peu revêche, un peu renfermée, c'est la première que l'on croise, le récit alternant le point de vue de chaque fille. Tali et Luce sont elles assez similaires. Elles se mettent une forte pression pour réussir, pour impressionner, pour plaire ; un poids qui pèse sur leurs épaules plus qu'elles ne l'imaginent. Puis il y a Joy... J'ai également apprécié ce personnage, mais ses mystères me l'ont aussi éloigné. Ils sont comme une bulle autour d'elle, une bulle qui m'a empêchée de saisir pleinement son personnage.
Leur semaine d'été n'a elle aussi pas pris la tournure à laquelle je m'attendais... ce qui est loin d'être dit sur le ton de la déception ! Les jeunes filles veulent tout reproduire comme il y a deux ans, mêmes médailles, mêmes fréquentations, mêmes vêtements. Malgré toute leur bonne volonté, reproduire les choses à l'identique n'est plus aussi simple que dans leurs souvenirs. Gaffes, quiproquos, chagrin, dispute, peut-être que trop de choses les séparent à présent. Si bien que je me suis rapidement laissée happer par le récit, dans leur quête d'amitié, de savoir et d'identité. Elles ont grandi depuis ce dernier été ensemble, elles ne posent plus tout à fait le même regard sur celles qu'elles étaient à quinze ans. Peuvent-elles redevenir amies ? Parviendront-elles à se trouver ?
Quatre jeunes filles, quatre portraits, que Lexa Hillyer nous tisse avec réalisme et profondeur. Les petits défauts que l'on trouve en chaque personnage finissent par être touchants tandis que l'on avance avec elles dans leur passé, leur présent, et dans leur découverte de soi. L'auteur évoque des sujets pas toujours évidents, certains survolés et d'autres plus prononcés. Il est question des choses que l'on est prêt à faire, des sentiments que l'on se cache, de la personne que l'on souhaite devenir. Premiers baisers, premières fois, les secrets, l'adolescence dans tout ce qu'elle a de plus magique, mais de plus fragile aussi, un récit sur l'amitié, sur soi, mené par une plume poétique.

Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre :
« L'air s'enroule autour de Joy, s'engouffrant dans ses oreilles, et le temps s'arrête vraiment - ou du moins, il fait une pause - et elle voit tout clairement : les montagnes, tache gris foncé sous les nuages nocturnes, l'eau noire d'encre et opaque en dessous. Le ciel hurle tout autour d'elle, en elle. Je comprends maintenant, pense-t-elle, laissant sa peur se répandre en elle et s'envoler dans le vent, tandis qu'elle lâche prise, acceptant de tomber. Parce que c'est tout ce qu'on peut faire. Lâcher prise. Tomber.
Voler. »

~~~~~~
Je ressors de Ce que toujours veut dire conquise par cette lecture et par Lexa Hillyer ! Avec une petite touche de fantastique, l'auteur nous trace une histoire sur l'amitié et la quête de soi réaliste et sincère. Zoé, Luce, Tali et Joy n'ont qu'une semaine pour retrouver leur amitié, découvrir les secrets de chacune et se trouver elles-mêmes. Ce sont quatre jeunes filles attachantes, drôles, qui servent un récit lumineux et pétillant, authentique et touchant. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et j'ai adoré passer un bout d'été à leurs côtés. Et la plume de l'auteur n'y est pas anodine !

+ Je remercie les éditions Gallimard pour cette lecture

mercredi 16 septembre 2015

=> Ne regarde pas - Michelle Gagnon [Expérience Noa Torson, #2] <=

Une suite de la rentrée 2015 que j'attendais avec impatience après ma lecture du premier tome ! J'avais hâte de revenir de mes vacances pour pouvoir me plonger dans Ne regarde pas de Michelle Gagnon, le tome de la trilogie Expérience Noa Torson. Le premier tome, Ne t'arrête pas, m'avait tellement impressionnée que je désirais la suite à peine ma lecture terminée. Ce deuxième opus ne relâche rien !

Éditeur : Nathan
Traducteur : Julien Chèvre
Genre : YA, thriller, fantastique
Public : dès 15 ans
Nombre de pages : 440
Date de parution : 20/08/2015
Prix : 16,90€

Résumé
[/!\ Spoilers - Surlignez pour lire la suite /!\]
« L'heure n'est plus à la fuite, mais à la lutte. Noa a décidé de se battre contre la corporation qui se cache derrière le sinistre Projet Perséphone. Avec d'autres adolescents rescapés du Projet, elle monte une armée souterraine et sillonne les États-Unis pour empêcher leurs ennemis de kidnapper de nouveaux cobayes. Peter, resté à Boston, utilise ses talents de hacker pour pénétrer dans le système de l'organisation. Mais une poignée de jeunes peut-elle venir à bout d'une organisation si puissante ? »

Avis
Si quelques petites choses, des menus détails, m'ont manqué dans ce nouvel opus, elles n'ont en rien entaché mon plaisir de lecture et ma joie de retrouver nos personnages. Il me tardait de découvrir la suite des aventures de Noa et Peter et de percer davantage les mystères qui entourent le projet Perséphone. Cependant, à la fin de Ne regarde pas, force est de constater que Michelle Gagnon nous cache encore bien des secrets... Un tome poignant, riche en action et en émotion, je n'en attendais pas autant ! 

Pas de résumé. Pas de spoils.

Autant que faire se peut, je vais faire en sorte que cette chronique ne contienne aucun spoiler - impossible n'est pas ! Le premier tome avait déjà été une vraie surprise, tant sur le contenu que sur la forme. Ne regarde pas s'inscrit dans cette lignée tout en offrant une bonne avancée à  l'intrigue. Plus sombre, plus oppressant, ce second tome nous fait rencontrer de nouveaux personnages, m'a donné plus d'une sueur froide et fait ressentir des émotions que je n'attendais pas
Moins d'informatique et plus d'actions, voilà ce qui pourrait résumer Ne regarde pas ! On retrouve Peter et Noa, à présent séparés : le premier est resté chez lui afin d'appuyer Noa tout en gardant un oeil sur Amanda et Pike & Dolan, la seconde est quelque part dans le pays, à la tête d'une dizaine d'ados, pour mener des assauts contre les labos de manipulations. Moi qui m'en faisais pour ce duo pendant ma lecture du premier tome, Noa par ses nouvelles capacités et Peter par son don d'être toujours au mauvais endroit, j'ai été ravie par nos retrouvailles. Et de constater en plus que l'éloignement semblait les aider à mieux s'entendre ! 
Pour autant, j'ai trouvé ici Noa un peu moins... convaincue. La jeune fille peine à avoir le contrôle de sa petite bande, se pose beaucoup de questions et m'a semblé moins sûre de ses décisions. Tout est nouveau pour elle, sa position de leader comme les regards que lui jette Zeke, alors elle essaie, se trompe, recommence. Là où j'appréciais la force et la détermination dont elle faisait preuve, j'ai ici adoré ce côté hésitant qu'elle prend, qui l'a rendue plus humaine. Quant à Peter, ce garçon me touche toujours autant ! Bien qu'à des kilomètres de Noa, il tente de toujours rester présent et d'aider de son mieux, malgré son impuissance - que l'on ressent également - dans certaines situations.
Outre les personnages principaux, Michelle Gagnon ne nous fait pas perdre de vue les personnages secondaires. Il y a d'abord Amanda, qui m'avait interpellée dans le premier tome pour son histoire avec Peter. Son rôle dans Ne regarde pas prend davantage d'importance, elle s'affirme, évolue au fil des pages. Du côté de Noa, on découvre Zeke et Teo. Zeke est en quelque sorte le bras droit de Noa, même s'il voudrait aussi être plus. Teo a été secouru par Noa alors qu'il allait se faire capturer. Il est un enfant du système qui n'aura pas réussi à s'en sortir. Son histoire est un contraste saisissant avec celle de Noa, de même que son décalage avec les autres adolescents qu'il rencontre. 
L'auteur m'a une fois de plus entraînée dans une course contre la montre addictive et captivante ! On ne cesse de s'interroger sur l'avenir des personnages, la raison du projet Perséphone, les agissements étranges d'Amanda, les nouvelles facultés de Noa. la menace Mason qui rôde toujours. Est-ce qu'une poignée d'adolescents peut vraiment arrêter ces manipulations ? Les hommes de Pike & Dolan n'ont jamais été aussi proches de Noa, aussi proches de la capturer de nouveau.

~~~~~~
Michelle Gagnon signe avec Ne regarde pas un excellent deuxième tome à la trilogie Expérience Noa Torson ! L'intrigue gagne en puissance, les personnages en humanité, et la possibilité des manipulations génétiques n'a jamais été aussi plausible. Nous suivons Noa et Peter avec angoisse, le palpitant à cent à l'heure à l'idée de tout ce qui pourrait leur arriver - et tout ce qui est déjà arrivé. Mais on découvre aussi Amanda, Zeke et Teo, auxquels je me suis également beaucoup attachée
Un deuxième tome que je vous recommande vivement, et une série dont le côté action/thriller pourrait bien plaire aux ados comme aux plus grands

+ Je remercie les éditions Nathan pour cette lecture

mardi 15 septembre 2015

=> Des mensonges dans nos têtes - Robin Talley <=

Aujourd'hui, je vous parle de ma dernière acquisition via NetGalley : Des mensonges dans nos têtes de Robin Talley ! Un roman qui m'a tout de suite attirée lorsque j'ai regardé le catalogue du site. Et que je me suis ensuite empressée de demander. Il était sur ma liseuse depuis un mois et qu'est-ce que j'avais hâte de le lire. Sans être un coup de coeur, ç'a été une vraie lecture choc !


Éditeur : Mosaïc
Traducteur
Genre : YA, historique,
Public : dès 15 ans
Nombre de pages : 384
Date de parution : 09/09/2015
Prix : 13,90€

Résumé
« Les filles sont faites pour se marier... Les Noirs et les Blancs ne doivent pas se mélanger... Une fille ne doit pas embrasser une autre fille... Linda ne doit pas aimer Sarah.
Rien que des mensonges ?
1959, en Virginie. C'est l'histoire de deux filles qui croient qu'elles se détestent - parce qu'elles n'ont pas la même couleur de peau et qu'elles ne sont pas nées du même côté.
C'est l'histoire de Sarah et Linda qui croient qu'elle se détestent... mais c'est aussi l'histoire de l'année où tout va changer - parce que les mensonges des autres vont voler en éclats et que les vies, les coeurs de Sarah et Linda vont s'en trouver bouleversés pour toujours... »

Avis
Des sujets actuels, sensibles, des personnages caractériels, complexes, une intrigue principale dont on ne devine rien, voilà ce qui m'a fait craquer pour ce roman. A la lecture de la quatrième de couverture, on sent d'emblée la force contenue dans l'histoire ; même si j'ignorais à quel point elle pourrait me toucher. Pour autant, je n'ai pas ressenti le déclic qui aurait transformé cette lecture en coup de coeur. Sarah et Linda sont deux personnages que j'ai beaucoup aimés, Robin Talley a su leur donner beaucoup de profondeur et d'humanité, et l'intrigue... WAOUH quand même !

1959, Virginie. Ils sont une petite dizaine à intégrer le lycée blanc de Jefferson, après s'être longuement battus pour que l'établissement devienne mixte. De la troisième à la terminale, ils sont dix noirs à rejoindre les rangs de Jefferson, sous les regards mauvais, les insultes, les moqueries, les crachats, les menaces. Sarah est l'une d'eux. Et Linda est de l'autre côté. L'une noire, l'autre blanche. Deux filles que tout oppose. Pourtant, Sarah ressent quelque chose lorsqu'elle voit Linda. Quelque chose qui pourrait bien changer leur façon de voir le monde.

Habituellement, les romans type historique ne sont pas de ceux qui me tapent dans l'oeil. Mais Des mensonges dans nos têtes a très vite retenu mon attention. Peut-être parce qu'il parle de jeunes adolescents, dans un contexte difficile. Peut-être parce qu'il s'inscrit aussi dans l'actualité en traitant le sujet de l'homosexualité. C'est une thématique que l'on voit beaucoup en ce moment, dans divers romans, et je salue grandement cette émergence dans la littérature YA, qui en vient à des sujets plus contemporains, toujours riches en émotions.
Ici, l'homosexualité se mêle aux croyances et à la ségrégation. Après avoir longuement fermé ses portes pour éviter la mixité, le lycée Jefferson accueille une rentrée tardive et de nouveaux élèves, noirs. Ce qui n'est pas du goût des lycéens blancs, notamment Linda. Linda est issue d'une famille aisée, dont le père tient le journal local est revendique ouvertement son antipathie à l'égard des gens de couleur, quant à sa mère... elle suit juste les idées du père. Loin d'une relation père/fille, celui-ci se montre très autoritaire, quand il n'est pas violent. Mais Linda fait ce qu'elle peut pour lui plaire, et écrit également dans le journal du lycée. Au début, des articles à caractères anti-noirs, mais par la suite...
Sarah vient d'une bonne famille, très croyante. Elle entre à Jefferson, avec sa soeur Ruth. Au lycée comme à la maison, elle tente de faire bonne figure malgré tout ce qu'il lui faut affronter. En plus de la hargne des élèves, elle doit aussi jongler avec celle d'une majorité de professeurs. Et prendre comme elle le peut le fait d'être passée en classe de rattrapages, là où elle était parmi les meilleurs élèves de son ancien lycée. Mais s'il y en a une face à qui elle ne sait pas faire comme si tout allait bien, c'est Linda. D'ordinaire renfermée, Sarah ne manque pas de répartie lorsqu'il s'agit de répondre et de débattre avec Linda. Des échanges forts, intéressants, qui ne manquent pas de vérité et de réflexion.
Au fil de leurs discussions, les consciences s'éveillent. Celles de Sarah, de Linda, de Judy, de Ruth. Si j'ai beaucoup aimé les deux personnages principaux, j'ai trouvé le déclic plus prononcé chez Linda, mais parce qu'il est aussi différent. Linda devra passer par plusieurs étapes avant d'ouvrir pleinement les yeux et ne plus se mentir. Un processus qui s'entame lors d'une scène particulièrement éprouvante, à la fois pour le lecteur et pour les personnages.
Il y a clairement des passages très révoltants dans Des mensonges dans nos têtes. Révolte, haine, impuissance, de nombreux sentiments m'ont traversée au cours de ma lecture. J'étais à une place de spectatrice, incapable de dire quoi que ce soit, seulement de m'insurger silencieusement et d'espérer qu'une fille ouvrirait l'oeil, qu'une voix s'élèverait au-dessus de la foule. C'est ainsi qu'une tension s'installe au fur et à mesure du roman. Le lecteur sent, comme Sarah, que tout est parfois trop calme et que ce n'est qu'une alerte de l'orage à venir. On continue notre lecture en le redoutant, fasciné par la détermination de Sarah, le courage de Linda, l'intensité de leur duo.

Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre :
« A chacun de nous de décider de son avenir. »

~~~~~~
Des mensonges dans nos têtes de Robin Talley est un roman fort ! Sans en faire trop, l'auteur évoque avec réalisme et beaucoup de détails historiques l'histoire d'une rencontre entre une blanche et une noire. Deux jeunes femmes au caractère affirmé et aux points de vue opposés. C'est aussi l'histoire d'une réflexion, qui se fera malheureusement à un certain prix. Robin Talley a totalement réussi à m'entraîner dans son récit, malgré la tension permanente qui règne entre les pages et la révulsion que j'ai ressentie face à certaines scènes.

+ Je remercie NetGalley et les éditions Mosaïc pour cette lecture

samedi 12 septembre 2015

=> Fangirl - Rainbow Rowell <=

Grâce à lecteurs.com et l'événement Explo'Book, j'ai pu découvrir récemment un roman qu'il me tardait de lire, mais que je mettais toujours de côté. Volumineux, raflant les coups de coeur, j'attendais désespérément une sortie poche pour craquer. Jusqu'à ce qu'il atterrisse dans ma boîte aux lettres... Après l'avoir dévoré des yeux, j'ai dévoré tout court Fangirl de Rainbow Rowell. Après le coup de foudre, ça a été le coup de coeur


Éditeur : Castelmore
Traducteur : Cédric Degottex
Genre : contemporain, romance, YA
Public : dès 15 ans
Nombre de pages : 507
Date de parution : 18/02/2015
Prix : 16,90€

Résumé
« Cath ne vit que pour et par l'écriture. Elle est une fan inconditionnelle de la série de romans à succès Simon Snow... au point de rédiger elle-même les aventures de son héros préféré, en attendant la parution du dernier tome ! Elle vie dans une bulle qu'elle ne partage qu'avec Wren, sa soeur jumelle, loin de toute vie sociale.
Pourtant, c'est désormais en solo qu'elle devra affronter le monde extérieur. Wren vient de lui annoncer l'impensable : cette année, à la fac, elles feront chambre à part. Cath saura-t-elle s'ouvrir aux autres et profiter de sa vie d'étudiante ? 
Et l'amour, dans tout ça ? »

Avis
Quand je dis « dévoré », c'est un peu à relativiser en fait... Je suis restée plongée dans Fangirl pendant une semaine, là où j'aurais pu finalement ne mettre que deux jours. Mais j'étais tellement bien, c'était tellement agréable, que j'ai tout fait pour prolonger ma lecture au maximum. Sauf que sur les cent dernières pages, je n'ai plus réussi à lâcher le roman des yeux. Fangirl, c'est l'illustration parfaite du roman doudou/chouchou, qu'on a envie de serrer contre soi et qui rend complètement gaga.

C'est la rentrée pour Cath et Wren. Une année qui pourrait s'annoncer comme les autres... à plein d'exceptions près. Les deux jumelles entre à la fac et pour la première fois, elles ne seront pas ensemble. Wren a décidé de se séparer de Cath : cours différents, dortoir différent, vie différente. Cath prend comme elle le peut le changement. Heureusement, une chose ne la quittera jamais : Simon Snow ! Fan de l'univers du mage, Cath écrit des fan-fictions à son sujet, suivie par des milliers de lecteurs. Mais n'est-il pas temps pour Cath aussi de changer ?

Avant de commencer ce roman, je me disais que l'on ne pouvait pas comprendre Cath et apprécier vraiment Fangirl si on ne lisait pas/n'avait pas un petit intérêt pour le monde de la fan-fiction. Cet espace où nos héros de jeunesse vivent de nouvelles histoires et ne cessent jamais d'exister. Mais en fait, je pense que quelque lecteur qu'on soit, on peut facilement apprécier ce penchant qui nous fait irrésistiblement craquer pour Cath. Cath est juste une lectrice comme tant d'autres, comme nous, qui n'a pas su se défaire du héros qu'elle a découvert en Simon Snow. A partir de ce constat, la fan-fiction est comme un hobbie, un mode de vie. Alors pourquoi pas ? 
J'ai eu le sentiment de me retrouver en Cath. Déjà, parce que j'ai également une jumelle [même si la ressemblance n'est pas aussi flagrante]. Ensuite parce qu'elle m'a donné l'impression de me revoir il y a quelques années, fan de Harry Potter au point d'en guetter les sorties, ne pas lâcher les romans, rêver de participer aux soirées de lancement,... Que de souvenirs qui sont revenus pendant ma lecture de Fangirl ! Enfin par son côté effacée, un peu solitaire et hésitante. Puis j'ai vraiment adoré sa passion, son caractère. Cath est vive, drôle et pleine d'imagination. C'est un personnage chaleureux et Rainbow Rowell a réussi pour moi à lui donner « corps »
Concernant les autres personnages, c'est beaucoup moins passé avec Wren et Nick, là où j'ai eu le coup de coeur pour Lévi, aimé les reparties de Reagan et trouvé un petit côté sympa dans la dinguerie du père de Cath. Aussi je vais seulement revenir sur Lévi parce que... Lévi ! Pour une fois que nous n'avons pas un personnage masculin qui roule des mécaniques, qui cache un passé trouble et gonfle les muscles à la moindre occasion. Il est merveilleusement ordinaire, ce qui le rend encore plus chou et magnifique. Bref, il entre dans le top de mes book boy friends !
La fan-fic', les personnages, la mise en abîme des aventures de Snow, autant d'élément qui ajoutent à l'originalité du roman et au talent de Rainbow Rowell. J'avais déjà beaucoup apprécié sa plume dans Eleanor & Park. Et elle a encore fait des merveilles dans Fangirl ! Si les intrigues sont assez simples, certains détails prévisibles, je n'en étais pas moins fascinée par le récit et captivée par la plume de l'auteur. J'ai ressenti chaque émotion, vibré avec les personnages, voyagé dans l'univers de Cath et Simon Snow. Sauf qu'en quittant Fangirl... Autant vous le dire, arriver au terme de ma lecture a été un moment très douloureux
Le côté fan-fic, bien qu'il m'ait beaucoup plu, voire carrément emballée, reste un brin frustrant. Cath se passionne vraiment pour l'univers de Simon Snow, au point d'en couvrir les murs de sa chambre, de porter des T-shirts à l'effigie des personnages... et, finalement, elle nous entraîne dans cette folie. Les passages, de Carry On ou des aventures de Snow selon GTL, ont tous quelque chose de fascinant, qui pique notre curiosité. Le lecteur veut non seulement comprendre la passion de Cath, mais il peut également la vivre. Alors ne pas connaître pleinement les aventures du jeune mage... C'est qu'on se prend au jeu quand même ! [Heureusement, Rainbow Rowell a écrit Carry On !]

Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre : 
« Lorsque tu sors de derrière l'arbre, c'est parce que tu l'as décidé. C'est ta première inspiration après une longue apnée. Des brindilles craquent sous tes pieds, et le monde te paraît plus chaleureux, plus lumineux aussi...
Et la vie t'attend. »
~~~~~~
Fangirl de Rainbow Rowell est un véritable coup de coeur ! Un roman simple et tendre, fascinant et merveilleux, sur le passage à l'âge adulte et toutes ses premières fois. Portée par des personnages touchants, étonnants et drôles, l'histoire nous emmène entre réalité et fiction, invitant le lecteur à suivre autant la vie de Cath que celle de Simon Snow - qui nous rappellera un jeune sorcier que nous avons tous connu, au moins de nom. La plume de Rainbow Rowell est un délice, aussi fluide que nos personnages. J'ai eu l'impression de vivre dans ce roman, aux côtés de Cath, Wren, Lévi, Reagan. Et je voudrais encore me trouver avec eux  

+ Je remercie profondément le site lecteurs.com et les éditions Castelmore pour cette lecture

L'avis des copines : 

mercredi 9 septembre 2015

=> Rêve de hyène - Hervé Jubert [M.O.N.S.T.R.E, #3] <=

Un petit après-midi au soleil, voilà ce qu'il m'aura fallu pour dévorer une lecture très attendue ! Je parle du tome 3 de la saga M.O.N.S.T.R.E de Hervé Jubert, Rêve de hyène. Un troisième opus, cette fois plus centré sur le personnage de Nathan. Après le final de Larmes de sirène [M.O.N.S.T.R.E, #2], j'avais hâte de retrouver les protecteurs de chimères et les retrouvailles ne m'ont point déçue ! 


Éditeur : Rageot
Genre : fantastique, ado
Public : dès 13 ans
Nombre de pages : 224
Date de parution : 01/10/2014
Prix : 9,90€

Résumé
« Nathan est le plus jeune membre de M.O.N.S.T.R.E. Et le plus sauvage. Depuis peu il dégage une odeur fauve tandis que des images violentes l'assaillent. Au contact d'un étrange talisman, il a la vision d'un être mi-homme mi-bête, auquel il se sent lié.
Avec Milo et Onde, Nathan retrouve sa trace en Grèce... »

Avis
Quel régal ! M.O.N.S.T.R.E c'est assurément une saga jeunesse qui n'est pas prête de me lasser ou de me faire ressentir que je n'ai plus l'âge de me passionner pour un tel roman. Depuis le début, chaque tome m'embarque, m'entraîne et me fait vivre une aventure, courte mais toujours efficace, en compagnie d'un groupe de jeunes hors normes totalement attachants ! Hervé Jubert s'intéresse cette fois à Nathan, le plus jeune membre du groupe, tiraillé par des rêves étranges...

Pas de résumé. Pas de spoils.

Mon sentiment à l'égard de la série grandit, de tome en tome ! Je suis bien contente d'avoir le quatre sous la main, et que le cinquième voit le jour à la fin du mois ! Hervé Jubert non seulement maintient le niveau avec Rêve de hyène, mais le rehausse encore un peu en portant notre attention sur Nathan, qui était bien mystérieux jusque là. Et sans oublier Milo et Onde, découverts dans les deux premiers tomes, qui continuent d'apparaître en fond, relançant les mystères et les drames qui les entourent encore. 
Je ne cache pas que de découvrir un personnage encore plus jeune me mettait d'abord un peu mal à l'aise. Est-ce que Nathan ne serait pas trop jeune ? D'autant qu'il a eu si peu voix au chapitre jusque-là... J'ignorais à quoi m'attendre avec ce personnage, et notre rencontre a été une vraie bonne surprise. Comme chacun des personnages, le jeune homme doit découvrir son secret, cette chose qu'il se cache, qui se cache dans ses rêves. Une part de lui qu'il refuse d'admettre, qu'il ne parvient pas à identifier. Pourtant, la réponse est toute proche, il le sent.
Et si Nathan s'approche de son secret, Onde et Milo continuent à appréhender les leur. J'aime cette idée que même si on s'intéresse un peu plus en particulier à un personnage, l'auteur ne nous fasse pas perdre de vue ce qu'il advient pour les premiers que l'on a rencontrés. Nathan partage également l'affiche avec Émile, qui se découvre encore un peu après les faits du deuxième tome. Cela n'a pas été pour me déplaire, même si je me suis parfois demandé à quel personnage s'intéressait vraiment Rêve de hyène.
En s'intéressant au personnage de Nathan, après nous avoir fait part de l'abandon et du deuil, j'ai trouvé que l'auteur nous parlait beaucoup plus ici de la quête de soi. Nathan est un personnage entre deux âges, entre deux temps, dont la personnalité est enfin prête à s'affirmer. Mais pour cela, il doit d'abord comprendre qui il est et l'accepter. Une façon détournée et brillante d'aborder les thèmes de l'acceptation et de l'identité, avec une certaine douceur et sans en faire une véritable leçon.
Hervé Jubert réussit encore à me charmer, me ravir et me transporter ! Je n'en attendais pas plus, et  je suis toujours émerveillée par la simplicité et l'efficacité de sa saga. Quelques deux cents pages où l'on pourrait se dire que le récit est trop court pour quoi que ce soit. Sauf que non ! Chaque tome est l'occasion d'en apprendre davantage, de relancer des questions en sommeil, d'avancer dans la quête des Protecteurs. Si bien que, comme à chaque fois, j'ai toujours aussi hâte de découvrir la suite ! 

~~~~~~
Rêve de hyène de Hervé Jubert est un troisième tome entraînant et génial ! La saga M.O.N.S.T.R.E gagne encore en efficacité et en complexité au fur et à mesure que la toile des intrigues se tisse, se détend et nous révèle quelques indices... Dynamique, la plume de l'auteur touche habillement des sujets propres à l'adolescence, un peu l'air de rien. Avec du recul, on en comprend cependant toute la signification. Si bien que, petit ou grand, l'histoire de Nathan ne manque pas de produire son petit effet !

L'avis des copines : 

+ Je remercie les éditions Rageot pour cette lecture

samedi 5 septembre 2015

=> Pas sans lui - Katie McGarry <=

Un roman qui n'a pas manqué de me faire de l'oeil lors de sa sortie... Grâce à NetGalley, j'ai pu découvrir Pas sans lui de Katie McGarry ! Après avoir adoré Hors limites il y a plus de deux ans, je suis ravie d'avoir renoué avec ses personnages et sa plume. Zéro prise de tête, le genre de romance à l'eau de roses, une lecture qui a été idéale ! Mais qui n'a pas raflé le coup de coeur.

Éditeur : Mosaïc 
Genre : romance, YA, contemporain
Public : dès 15 ans
Nombre de pages : 464
Date de parution : 27/05/2015
Prix : 14,90€

Résumé :
« Je m'appelle Rachel. On a une belle maison, de l'argent, mes parents m'aiment, mes frères aussi. Alors dites-moi pourquoi je souffre ? Pourquoi, si souvent, j'étouffe d'être moi. Dans ces moments-là, je ne connais qu'un moyen de me libérer : la vitesse. Je monte dans ma voiture, je fais rugir le moteur, bondir mon bolide et je roule comme une folle. Je roule toute la nuit. J'aurais dû me douter que, la nuit, on rencontre forcément le garçon qu'il ne faut pas...
Je m'appelle Isaiah. Je fais partie de ces mecs qui n'ont jamais eu de chance. Pas de famille, pas de foyer, pas d'espoir. Même l'amour m'a tourné le dos. Mais une chose ne m'a jamais, jamais trahi : ma caisse, même quand je la lance à 200 à l'heure. Alors, je n'aurais jamais imaginé qu'elle m'apporterait un jour les pires ennuis : une fille qui n'aurait jamais dû se trouver sur ma route... »

Avis
Cet été, j'ai redécouvert avec plaisir la plume de Katie McGarry, et ses personnages, que j'avais tant aimés lors de ma lecture de Hors limites. Mais il n'y a pas eu de coup de coeur cette fois... C'était délicieux, tendre, mignon, à vous faire voler des papillons dans le ventre, sauf que... En fait, j'en veux juste un peu au personnage de Rachel, à sa famille. J'en veux à leurs non-dits et leurs faux-semblants, que je n'ai malheureusement pas toujours compris...

Rachel et Isaiah... Isaiah et Rachel... Clairement, le genre d'histoire mielleuse, aux surnoms qui font lever les yeux au ciel. Des coeurs se seraient envolés du livre que je ne m'en serais même pas étonnée. Pourtant, ça marche du feu de dieu ! C'est accrocheur, prenant, choupinou, parfois mièvre, ça me rend totalement guimauve, mais je ne m'en lasse pas. Le temps de ma lecture, j'ai tout oublié pour me plonger à fond dedans, m'enivrer, vivre un instant décalée dans le monde des courses de voitures.
Isaiah, c'est le jeune homme que nos parents nous déconseillent d'approcher, qu'ils ne veulent même pas voir devant leur porte. Percé, tatoué, bagarreur, il suinte le bad boy, l'interdit et l'huile de moteur. Malgré tout, il est et a tellement plus que ça. Sous ses allures de grand méchant, c'est surtout un jeune homme fêlé, doué pour la mécanique, qui cache ses sentiments pour qu'on ne puisse pas le toucher. Isaiah est fou de voitures, de courses, et c'est ainsi qu'il va rencontrer Rachel. Rachel, fille d'une bonne famille, qui ne vit que pour leur faire plaisir. Et leur cache sa passion pour les moteurs montés sur quatre roues.
Deux jeunes aux passés et aux vies troubles, ça me parle tout de suite. Les personnages torturés, qui ne se dévoilent pas complètement, c'est souvent mon dada. Quand ils sont bien faits, bien entendu ! Ce qui est ici le cas ! Même si, toutefois, je n'ai pas particulièrement été marquée par l'histoire de Rachel. Sa famille, ses liens familiaux, reposent sur beaucoup de non-dits, Rachel cache sa personnalité pour se plier à la fille et la soeur que ses parents et frères voient en elle. Une situation qui fait beaucoup de mal à tout le monde, Rachel la première, qui subit des crises de panique très violentes.
Heureusement, ceci reste un détail, le récit alternant les points de vue de Rachel et Isaiah. Et je dois reconnaître que j'ai eu une préférence pour celle d'Isaiah, sous tutelle de l'État depuis l'emprisonnement de sa mère. Une mère qui réapparaît dans sa vie au début du roman, alors qu'il ne l'avait pas revue depuis ses six ans. C'est avec beaucoup d'intimité et de justesse que Katie McGarry évoque cette histoire particulière, qu'on avait déjà entrevue grâce à son premier roman. Pas sans lui s'inscrit dans la continuité de Hors limites. L'auteur n'en est pas à sa première, mais le charme opère encore, saisissant, captivant.
La riche et le pauvre. La belle et la bête. Vu, revu. Lu, relu. Mais c'est toute la magie de Katie McGarry, de nous le faire revivre comme si c'était une première. Une romance légère, sans prise de tête, qu'on pourrait avoir le sentiment d'avoir déjà lu, d'avoir déjà trop vu, et qui pourtant nous emballe, nous emporte. Ici dans un décor particulier, entre la rue, ses dangers et les courses de voitures. On en ressent toute l'adrénaline, toute la force, on en saisit aussi la beauté, l'attrait, sans rien de pompant et même sans devenir un pro.

~~~~~~
Pas sans lui de Katie McGarry est une romance YA tout ce qu'il y a de plus mignon et guimauve. Des surnoms affectueux, des amours improbables, des personnages écorchés, magnifiés par la plume de l'auteur. Des schémas déjà vus, des situations clichés, qu'importe, je ne l'ai pas ressenti durant ma lecture. Isaiah et Rachel ont été deux personnages intéressants à découvrir, dont l'histoire reste émouvante et touchante. J'ai aussi apprécié de revoir les anciens personnages de Katie McGarry, et d'en découvrir une nouvelle, Abby... dont j'espère bien en apprendre plus un jour.
Idéal si vous cherchez une lecture sans prise de tête, une plume délicate et des personnages complexes.

+ Je remercie NetGalley et les éditions Mosaïc pour cette lecture