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mercredi 10 juin 2015

=> Nos âmes jumelles - Samantha Bailly <=

Je l'attendais depuis un moment, cette première lecture découverte de l'auteur Samantha Bailly. J'ai souvent entendu parler de ses romans sans pour autant franchir le pas. Mais en apprenant la sortie de Nos âmes jumelles, j'ai tout de suite senti le déclic. Ce sera lui le premier. Une première rencontre dont je ressors enchantée !

Éditeur : Rageot 
Genre ; contemporain, ado
Public : dès 14/15 ans
Nombre de pages : 310
Date de parution : 27/05/2015
Prix : 12,90€

Résumé
« Sonia est la plume, Lou le crayon.
Ensemble, elles inventent, osent, racontent, décrivent...
Y seraient-elles parvenues l'une sans l'autre ? 
De virtuel sur un forum, leur duo peut-il leur faire vivre une réelle amitié ? »

Avis
Reçu juste avant le déménagement, j'étais partagée entre l'idée de laisser les garçons tout faire pendant que je m'installais sur un fauteuil... Non pour les regarder mais pour lire, bien entendu. Mais comme ça ne s'est pas passé comme ça, j'ai dû attendre, lui résister pendant des jours le temps de mettre un peu d'ordre. Une fois que ç'a été fait, je n'en ai fait qu'une bouchée Pas de coup de coeur pour Nos âmes jumelles, même si ce roman doux et mignon a ravi mon coeur. 

Sonia ne s'y retrouve plus dans sa famille : sa mère qui semble préférer ses chats, son père peut causant, les règles trop laxistes. Elle a donc décidé d'étudier à l'internat depuis des années. A l'inverse, Lou aimerait que sa mère soit moins sur son dos, notamment depuis le départ de son père. Toutes les deux partagent un rêve qui va les réunir : vivre de leur passion, l'écriture pour la première, le dessin pour la seconde. Leur rencontre sur le forum du fanzine Trames créera-t-elle une réelle amitié, capable de leur faire vivre leur rêve ?

Si vous ne connaissez pas encore Samantha Bailly par sa plume [comme moi il y a quelques jours], je vous invite à vous lancer ! L'auteur compte aujourd'hui un joli nombre de parutions à son actif et s'inscrit dans plusieurs genres, ce qui a eu de quoi susciter ma curiosité à plusieurs reprises. Si j'ai choisi de laisser sa chance à Nos âmes jumelles, c'est avant tout parce que le speech me parlait. Une histoire de rencontre sur le net, d'une amitié construite au fil d'échanges via des avatars. d'un lien tissé hors de la vie réelle. Mais pourquoi internet ne pourrait pas donner lieu à du réel
Je pense qu'on a tous un jour laissé sa trace sur un forum, davantage encore avec l'essor d'internet et des réseaux sociaux, et que cette trace a enclenché des réactions, des messages, des liens peut-être. C'est ce qui se passe pour Sonia et Lou, et je me suis retrouvée dans cette situation, revue il y a quelques années, postant mon premier message sur un forum. L'histoire de Nos âmes jumelles a fait écho en moi, les questions que je me posais à cette époque, les doutes, mais aussi la volonté de transformer tout ça, de passer un jour le cap de l'écran.
Je me suis retrouvée aussi dans le besoin de l'autre et le besoin de cet espace virtuel, à la fois caché et accessible. Cet endroit où l'on peut crier qui l'on est en gardant un certain anonymat. Cet endroit où l'on peut faire grandir nos rêves, trouver ce qu'on ne trouve pas ailleurs. Sonia trouve sur le forum Trames ses premiers encouragements, la force d'aller plus loin, la conviction qu'elle n'est pas « mauvaise ». Lou y trouve un lieu où s'exprimer et mettre sa créativité au service du fanzine du forum, un lieu où on apprécie et s'intéresse à ses dessins. Surtout, elles ont trouvé un endroit où on ne les connaît pas, où il n'y a aucun jugement fait sur leur apparence, qui elles sont. 
Si j'ai beaucoup aimé le personnage de Sonia, jeune fille forte et intelligente, j'ai eu une légère préférence pour Lou, dont j'étais le plus proche côté caractère. Quand les deux se rencontrent, on comprend vite que leur duo va matcher, qu'elles vont se compléter et rapidement ne faire qu'un. L'écriture pour l'une, le dessin pour l'autre, vont être des moyens d'oublier un peu ce qu'il se passe autour et de se sentir bien. Le forum sera l'occasion de leur rencontre, leur amitié va leur permettre de se soutenir, l'écran de dire des choses qu'elles n'auraient pas dites de vive voix. Leur histoire, c'est celle d'une amitié née du virtuel, mais qui aura pris sa force dans tout ce qu'elle apporte dans leur quotidien
Mais Nos âmes jumelles, c'est aussi croire en ses rêves et se trouver. Des sujets sensibles, importants au moment de l'adolescence et de la construction de soi, une période où l'on cherche sa place et ses repères. Samantha Bailly évoque tout ça avec douceur, une plume intimiste et des personnages significatifs. Il est aussi question d'homosexualité, au travers de Matthieu, le meilleur ami de Sonia, et des premières fois. J'ai beaucoup apprécié la façon dont chaque thème est amené, comment chaque personnage fait appel à une facette de chacun, les mots choisis par l'auteur. Une belle lecture qui s'est doublé d'une belle découverte !

Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre :
« Sonia choisit cet instant pour s'enfermer dans sa bulle intérieure, laisser divaguer son imagination. Les discussions familiales ne deviennent plus qu'un fond sonore. Elle garde en mémoire la phrase de M. Brodin : N'oubliez jamais que vous pouvez briller, mademoiselle Pradier.
C'est son talisman. »

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Nos âmes jumelles de Samantha Bailly est un roman qui invite aux rêves et à l'espoir. Une intrigue ancrée dans son temps, qui construit un récit universel sur l'amitié, qu'importe où est-ce qu'elle naît, et le rêve, de celui qui nous pousse vers l'adulte que nous serons. C'est aussi deux personnages attachants, qui interpellent le lecteur et nous parlent comme s'ils étaient de chair. Des sourires, des rires, des étincelles et des étoiles, après cette lecture, on ne peut qu'être pris d'une bouffée d'espoir énorme, ravis de la rencontre que l'on vient de faire. 

+ Je remercie les éditions Rageot pour cette lecture et leur confiance !

lundi 8 juin 2015

=> Même les stars aiment les sardines à l'huile - Maïa Brami <=

Mon tout premier roman reçu à ma nouvelle adresse, dans le nouvel appartement, ça fait quelque chose. Si moi je faisais des bonds de joie, l'homme un peu moins à l'idée de voir la bibliothèque se remplir. Mais qu'importe. Cartons vidés, appartement complètement rangé [en un temps record], j'ai pu profiter de quelques heures pour ouvrir Même les stars aiment les sardines à l'huile de Maïa Brami. Je l'ai littéralement avalé !

Éditeur : La Martinière 
Collection : J. fiction
Genre : contemporain, jeunesse
Public : dès 13 ans
Nombre de pages : 222
Date de parution : 04/06/2015
Prix : 12,50€

Résumé : 
« Alors que ses copines sont en vacances, Douce fait un stage dans le magazine féminin d'une amie de sa mère. 
Hélas ! L'ambiance est désastreuse. Chargée de rédiger les psycho-tests que les journalistes méprisent, Douce à du mal à trouver sa place.
Alors quand, par hasard, elle rencontre Amira, sa chanteuse préférée, Douce saisit sa chance. Si elle réussit à décrocher une interview exclusive, peut-être parviendra-t-elle enfin à être reconnue ? »

Avis :
Après ma première découverte avec Maïa Brami grâce à Les princes charmants n'existent pas, je suis ravie d'avoir pu retrouver l'auteure et son style dans un nouveau titre. Plein de peps, drôle, qui nous emmène de l'autre côté, Même les stars aiment les sardines à l'huile est l'une des sorties estivales que je vous recommande. Pour rire au coin de votre serviette sur la plage, pour profiter du soleil ou juste pour savourer un bon week end, pour se détendre à la fin d'une longue journée.

Douce - en plus de porter ce prénom qu'elle ne supporte pas - ne passera pas l'été au bord de la plage ou à faire un road trip aux États-Unis comme sa meilleure amie, France. Cet été, elle travaillera en tant que stagiaire pour le magazine Bella, grâce à une relation de ses parents. Même si son rêve d'être écrivain vient de mourir dans l'oeuf à cause de son professeur de français... Si la chose ne l'enthousiasmait pas des masses, le magazine étant en plus en faillite, il se pourrait finalement qu'elle passe l'un de ses plus beaux étés !

Et vous-mêmes pourriez passer un très bel été en compagnie de Douce ! Je vous y invite en tout cas ! Du haut de ses 15 ans, Douce m'a parlé comme si nous avions le même âge, sans barrière et sans retenue. Parce que Douce, elle ne l'est que de son prénom. Pour le reste, c'est une vraie boule d'énergie, tout en franchise et en imagination. Un personnage qui dépote, et qui nous fait vite oublier son âge, sa jeunesse, tant sa fougue est communicative ! 
C'est simple, cette lecture a éclairé ma journée pendant, le temps qu'il m'a fallu pour atteindre les dernières pages. Alors que tout va mal dans la rédac' de Bella, Douce y amène sa bonne humeur et ses sourires, qu'importe si cela ne convient pas à tout le monde. J'ai aimé ce décalage, cet optimisme. C'est apaisant de voir Douce prendre petit à petit plus de plaisir dans ces vacances qui n'en sont pas. Et surtout de se frayer sa place dans ce monde de beauté, d'apparences et de requins
Après les derniers jours que j'ai passés, je pense qu'un livre jeunesse, au ton décalé et à l'humour bien fourni, était tout à fait ce qu'il me fallait. On ne se pose pas de questions, quoi que la survie du magazine et la réussite de Douce dans ses affaires nous soucient rapidement. On se laisse porter par l'histoire, par l'entrain de l'héroïne et par le dynamisme de l'écriture ! Loin d'être un roman foisonnant d'actions, ou même d'action tout court, Même les stars aiment les sardines à l'huile sait garder le rythme !
Notre héroïne n'y est d'ailleurs pas étrangère... Douce a toujours le cerveau en ébullition, des combines et des idées plein la tête. Elle ne s'arrête jamais, sauf quand le sommeil la rattrape. On peut également compter sur France, pour jouer le rôle de la meilleure amie hystérique, faire écho et dire à Douce que l'on pense parfois. Puis Amira, cette chanteuse inaccessible la veille et le lendemain si proche qu'on pourrait la toucher. C'est elle, l'envers du décor, une star en pleine réflexion, qui à sa manière reflète le malaise de Douce. Chacune voit ses rêves remis en cause, par les autres, par elles-mêmes. Leur sera-t-il encore possible d'être et devenir qui elles souhaitent ?
Entre mode, superficialité, critique et dénonciation, Maïa Brami nous offre ici un roman simple, qui effleure des sujets importants. Croire en ses rêves, ne pas se fier aux apparences, rester soi-même, Même les stars aiment les sardines à l'huile nous en parle, avec légèreté et simplement. Pour nous rappeler que les choses ne sont pas que ce qu'on voit, que les stars ne sont pas seulement des stars et qu'il faut saisir les opportunités qui s'offrent à nous.
Un récit alterné entre la narration et les articles de blog/tests écrits par Douce. De petites pauses drôles, ludiques, qui m'ont rappelé mes propres étés, passés à entourer les a), b) ou c) de tests psycho et à rire de certains résultats, ou bien à me retrouver dans d'autres. Si bien que Même les stars aiment les sardines à l'huile pourrait être, à quelque chose près, votre comédie magazine de l'été !

Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre :
« Mais il n'est peut-être pas trop tard. Si le destin a choisi le pire moment possible pour nous mettre en présence l'une de l'autre, peut-être n'était-ce pas juste pour me fiche la honte de ma vie, peut-être que son sort est entre mes mains. Et avec lui, le sort de toute la jeunesse du pays, le futur même de la nation, qui ne respire que par elle et pour elle. Je sens le stress jouer avec mes pauvres intestins et une envie de chouquette vient de s'imprimer dans mon cerveau. Au fond du sachet vide - merci de penser à votre stagiaire en pleine croissance -, je trouve de gros grains de sucre que j'avale d'un trait. »

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Même les stars aiment les sardines à l'huile de Maïa Brami est pour moi l'un des compagnons de plage de cet été ! Idéale dès 12/13 ans, cette lecture au ton sucré/salé parlera aux plus jeunes, mais aussi aux plus grands à la recherche d'un livre drôle et léger. Le temps d'un été, Douce vous fera vivre son rêve, partagera avec vous son quotidien et ses petits tracas. Des parents qui s'aiment trop, une star qui pète les plombs et un magazine sur le déclin, de quoi bien occuper notre héroïne. Et lui donner de quoi grandir et mûrir davantage... 

+ Je remercie les éditions La Martinière J. Fiction et Maïa Brami pour cette lecture.

jeudi 4 juin 2015

CONCOURS - Ce si joli trouble de Cora Carmack | TERMINÉ


A l'occasion de la sortie du roman Une si troublante attention et en partenariat avec les éditions La Martinière J. fiction, je vous propose de gagner deux exemplaires de Ce si joli trouble de Cora Carmack ! Un titre que j'avais adoré et une histoire aussi drôle que sexy ! [ma chronique


Résumé
« Ce soir, veille de sa rentrée en cursus théâtre à l'Université, Bliss Edward, toujours vierge, a décidé de passer à l'acte.
La chance semble être de son côté puisque, dans un bar, elle fait la connaissance du très séduisant Garrick. Entre eux, le courant passe aussitôt. Sensible et attentionné, Garrick semble être le candidat idéal pour une première fois.
Mais au dernier moment, Bliss est prise de panique et s'enfuit.
L'histoire aurait pu rester sans suite, et l'humiliation vite oubliée, si le lendemain, Bliss n'était pas retombée sur lui, qui n'est autre que son nouveau prof de comédie...
Manifestement, Bliss devra attendre un peu avant sa première fois... »

Pour participer
-  Envoyez un mail de participation à l'adresse suivante : liredelivres[at]gmail.com (remplacer [at] par @) avec vos nom, prénom, âge, un pseudo, et un minimum de politesse,
- Aimez la page facebook des éditions La Martinière J. fiction,
- Aimez la page de Cora Carmack
- Aimez la page du blog,
- Les partages sont les bienvenus.
[Aucune obligation pour ces points - sauf le mail de participation, bien entendu]

Modalités
- Si vous êtes mineurs, veuillez demander l'autorisation à vos parents.
- La Poste, le blog et La Martinière J. fiction ne seront en aucun cas tenus responsables pour la perte ou la dégradation éventuelle du lot lors de l'envoi.
- Concours ouvert du 4 juin au 22 juin inclus, 23h59, à la France métropolitaine, la Belgique et la Suisse.
- Une participation par nom/foyer/adresse.
- Deux lots = deux gagnants.
- Random.org déterminera les deux gagnants.

Je préviendrai les gagnants par mail (via leur adresse de participation - guettez bien vos boîtes mail) et enverrai ensuite leur adresse à la maison d'édition.
Enjoy !

MàJ : les gagnantes ont reçu un mail !
Je transmets leurs adresses dès lundi matin à la maison d'édition, qui s'occupe des envois.
Merci à tous et toutes pour vos participations ♥

mardi 26 mai 2015

=> Soeurs sorcières - Livre III - Jessica Spotswood <=

Rares sont les fois où je dévore une série d'une traite et ne mets pas des années [si, si] avant d'en lire le dernier tome. En attesteront L'héritage, Kaleb - saison 3, Le brasier des souvenirs, et autres qui colorent ma PAL. Mais il est connu que chaque exception a sa règle... Et après la fin pleine de questions et de frustrations du tome 2, il me tardait de me jeter sur la suite (et fin) de la trilogie Soeurs Sorcières de Jessica Spotswood ! Maintenant que c'est chose faite, j'aimerais revenir en arrière... et patienter, faire durer le moment le plus possible ♥ 

Éditeur : Nathan
Genre : YA, fantastique
Public : dès 15 ans
Nombre de pages : 448
Date de parution : 09/04/2015
Prix : 15,90€

Résumé
[Spoilers - Surlignez pour lire]
« Cate et Maura, les deux soeurs aînées, ne se comprennent plus. Maura semble désormais prête à tout pour que les sorcières accèdent au pouvoir. Même à commettre les plus viles atrocités. Cate en est horrifiée et, par-dessus tout, elle ne lui pardonne pas d'avoir effacé la mémoire de Finn, son grand amour. Même Tess, submergée par des visions funestes, ne semble plus en mesure de les réconcilier. Les deux soeurs doivent faire des choix radicaux, quitte à s'opposer l'une à l'autre... et à risque de la prophétie - selon laquelle une soeur mourra de la main d'une autre - se réaliser ? »

Avis
Ce troisième tome confirme quelque chose que je sentais pointer depuis le début, mais dont un soupçon me manquait pour vraiment le confirmer. Alors que j'ai dévoré ce troisième tome, il n'y a pourtant plus une hésitation possible : cette trilogie est un coup de coeur ! Un coup de coeur qui s'amorce dans les deux premiers tomes pour complètement s'affirmer avec le livre 3. Un démarrage en douceur pour une fin explosive, qui vous coupera le souffle ! 

Pas de spoil. Pas de résumé. 

Presque un an pour avoir cette suite. Pourtant, quand on l'ouvre, c'est comme si on avait fini le tome 2 la veille. Tout nous revient en force : les doutes, les questions, la frustration, l'horreur. La colère, l'incompréhension. Le livre 3 reprend exactement là où son prédécesseur s'était arrêté. Si bien que j'ai tout de suite repris pied dans l'histoire, heureuse et craintive à l'idée de retrouver Cate, Maura et Tess. Un trio qui me surprend, m'émeut, m'amuse, à chaque page.
Que vous dire de ce tome sans rien révéler ? Pour commencer, il est plein d'actions ! Le tome 1 laissait une impression douce et assez frustrante côté magie. Le tome 2 amplifie un peu l'aspect fantastique, l'ambiance s'assombrit. C'était déjà moins léger. Le tome 3, lui, fait tout exploser. Tout simplement. Les sorcières, et plus particulièrement les trois soeurs, prennent ici le rôle principal - enfin, diront certains. Soeurs Sorcières, c'est vraiment une trilogie qui monte crescendo, de tome en tome.
Ici, les personnages se révèlent une dernière fois - forcément. Principaux comme secondaires, il est temps pour eux de nous dévoiler leur dernier secret, et même de se révéler à eux-mêmes. Encore une fois, je me suis retrouvée dans le personnage de Cate, je me suis attendrie devant Tess et j'ai froncé les sourcils face à Maura. Chacune d'elles provoque en moi des réactions différentes, de l'antipathie à la sympathie, l'animosité et la joie. Mais étais-je prête à voir, comme la prophétie l'a annoncé, l'une des trois disparaître ?
Cette question m'a hantée pendant toute ma lecture. Et une autre lui faisait écho, comme une crainte qu'on n'ose avouer : Jessica Spotswood ira-t-elle jusqu'au bout ? Depuis le début, le lecteur sait/sent que le happy end est impossible, sans quoi tout ce qui a été mis en place n'aurait rien de cohérent. Cependant, je me suis prise à espérer, à vouloir que l'auteur trouve une alternative. Qu'il n'y ait pas de réponses à mes « qui ? » et à mes « comment ? ».
Mais les personnages secondaires ne sont pas en reste. Finn - le merveilleux Finn - n'a pas manqué de me ravir encore une fois, de me surprendre par son affirmation et ses changements. On aperçoit aussi davantage le père de Cate, Maura et Tess, ce qui nous permet d'en apprendre plus sur lui, sur leur histoire, leur famille. Certaines sorcières prennent aussi plus de place, comme Rilla, Elena, Alice, ou encore Soeur Inez. Les Frères sont également de la partie... et leurs idées n'ont eu de cesse de me faire souffler et de me révolter. Décidément, entre eux et moi, ça ne sera jamais passé.
L'écriture quant à elle se trouve toujours aussi efficace. Jessica Spotswood sait plonger et captiver son lecteur. Il n'y avait pas que la hâte de savoir comment tout allait finir, le plaisir de retrouver les personnages, l'émerveillement de connaître un tel univers. J'ai aussi beaucoup apprécié la plume de l'auteur, qui a évolué au même titre que les personnages. Elle est toujours aussi magique, même dans ce rythme plus haletant, même dans les moments délicats qui nous attendent. Et c'était beau ! 

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Je finis la trilogie Soeurs Sorcières de Jessica Spotswood sur un beau petit coup de coeur Pour les engagements qu'a tenus l'auteur. Pour toutes ces émotions que j'ai ressenties dans ce dernier tome. Pour cette montée en puissance à chaque opus. Pour ces personnages tantôt révoltants, tantôt incompréhensibles, tantôt émouvants. Pour ce contexte atypique, ensorcelant et captivant. 
Si vous ne connaissez pas encore, c'est le moment d'y remédier ! 

+ Je remercie les éditions Nathan pour cette lecture, leur confiance et cette parution ! +

vendredi 22 mai 2015

=> Ma raison de vivre - Rebecca Donovan <=

Après avoir résisté à son appel pendant le SDL, j'ai finalement craqué pour ce titre à mon retour chez moi... Faiblesse quand tu nous tiens. Un mois après, je me suis enfin jetée dessus ! Ma raison de vivre de Rebecca Donovan était plein de promesses, dans sa couverture douce et accrocheuse. La blogo et le résumé aidant, je l'ai ouvert pleine d'attentes, certaine de vivre un livre bouleversant... 

Éditeur : Pocket Jeunesse 
Traductrice : Catherine Nabokov
Genre : YA, contemporain
Public : dès 15 ans
Nombre de pages : 544 
Date de parution : 05/03/2015
Prix : 18,90€

Résumé
« - Et si je ne veux pas être ami avec toi ?
- Alors nous ne serons pas amis.
- Et si j'ai envie d'être plus qu'un ami ?
- Alors nous ne serons rien du tout.

Emma a tout fait pour empêcher Evan d'entrer dans sa vie. Non pas parce qu'il la laisse indifférente, bien au contraire, mais parce que personne ne doit savoir.
Savoir qui elle est vraiment, quelle est son histoire et, surtout, ce qui l'attend tous les soirs, quand elle rentre chez elle... »

Avis
C'est la première fois que cela me fait ça, mais je crois vraiment avoir lu ce roman à la mauvaise période. Vous savez, quand le contexte n'est pas hyper propice à vous faire aimer votre lecture à fond. Quand vous venez d'avoir un immense coup de coeur et que tout paraît moins intense à côté. C'est ce qui s'est passé avec Ma raison de vivre... J'ai adoré cette lecture, et je trépigne à l'idée de lire la suite prochainement, mais elle ne m'a pas transportée autant que je l'espérais, elle ne m'a pas renversée au point de perdre pied. Alors que cette lecture valait largement le coup de coeur.

Emma vit un enfer, mais elle est bien déterminée à garder cela secret. Elle fait tout pour être le moins possible chez sa tante : studieuse, elle multiplie les activités extrascolaires pour éviter de se retrouver à la maison. Encore deux ans avant de pouvoir quitter le foyer et partir pour l'université, Emma est persuadée qu'elle peut tenir le coup. Seule sa meilleure amie, Sara, sait ce qui lui arrive. Mais lorsque Evan débarque au lycée de et dans sa vie bien rangée, il se pourrait que le secret vienne à éclater...

Si je n'ai pas eu le coup de coeur, je pense aussi que c'est légèrement dû à une première partie du roman, et à Emma. Si j'ai réellement aimé ce personnage en général et surtout admiré son courage, sa force, j'ai passé le début de ma lecture à essayer de la comprendre... Et de comprendre comment elle pouvait subir ça et continuer de se taire. Du coup, pendant une bonne centaine de pages, je suis restée assez extérieure et trop spectatrice face à ce qui se passait.
Je n'ai pas réussi à vraiment entrer dans l'histoire, à être vraiment affectée par ce qui arrivait à Emma, à trouver ce genre de situation plausible. Jusqu'à Evan ! Il permet de voir de nouvelles facettes d'Emma. Une Emma qui s'agace, une Emma qui perd pied, une Emma indécise. Il la rend plus réelle. Pour la première fois depuis longtemps, elle est face à des choix, va devoir faire des concessions, et peut-être même s'ouvrir. Dès lors, Ma raison de vivre prend encore plus de sens et d'intensité.
J'ai vraiment adoré cette pointe de romance, sans qu'elle en soit vraiment une pour autant. Emma peut-elle se permettre de laisser l'amour entrer dans sa vie ? Quelles pourraient en être les conséquences ? Il y a une grande part d'imprévisibilité dans ce roman. On peut voir venir certaines choses, là où d'autres nous prendront totalement à revers et nous laisseront le souffle court, un noeud dans la gorge, le coeur haletant - accompagné parfois d'un frisson glacé d'angoisse.
Une fois que j'ai commencé à mieux cerner et comprendre Emma, les raisons de son silence, j'ai pris plus de plaisir à lire Ma raison de vivre. Même si la notion de plaisir est ici très relative, hein. Le sujet difficile, ces scènes parfois insupportables, cette douleur qui transpire du roman. Mais Rebecca Donovan maîtrise son sujet. Elle a une plume fluide, qui ne s'appesantit pas. Si bien que le sujet, en étant difficile, n'est pas non plus trop. On imagine, on se représente, et même si l'horreur de ce qu'on a sous les yeux nous glace les sangs, ça reste lisible, ça n'en vient pas à nous faire rejeter notre lecture. Et j'en suis venue à peiner pour refermer le roman le temps de travailler/dormir/manger/...
Même si j'ai d'abord un peu coincé avec Emma, on se prend malgré tout très vite d'empathie pour cette jeune fille. Je suis passée de l'incompréhension, à l'admiration, à l'envie de tout faire pour l'aider, à l'image de Sara. Et à chaque page qu'on tourne, je me demandais sans cesse ce qu'il pourrait lui arriver de pire, ou quel coup tordu on lui réservait encore... J'ai appris à l'aimer en apprenant à la connaître, et avec du recul, ça me plaît de ne pas être tombée pour cette héroïne dès le départ. C'est un peu comme dans la vraie vie !
Je reste juste perplexe face aux personnages secondaires. Sara, qui semble avoir un mode de vie léger, Carol, qui ne m'a pas livré assez d'explications, George, qui ne peut pas être aussi aveugle - ou alors ne puis-je pas concevoir qu'on puisse ainsi se leurrer et fermer les yeux ? J'espère que la suite répondra aux nombreuses questions que je me pose. Questions qui ont largement triplé avec le final saisissant de ce roman ! Bref, j'attends la suite de Ma raison de vivre de pied ferme !

Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre :
« - Je culpabilise à mort à cause de la manière dont je t'ai parlé et toi, tu me dis que tu me trouves drôle ? OK, eh bien, disons que tu sais tirer le meilleur de moi, ai-je lâché d'un ton railleur.
Il s'est penché vers moi.
- Je suis là pour ça, a-t-il soufflé à mon oreille.
Je me suis tournée pour ouvrir mon casier, tétanisée. Tandis qu'il passait un bras par-dessus ma tête pour atteindre ses livres, son tee-shirt a effleuré mon dos. J'ai fermé les yeux et respiré profondément en attendant qu'il recule d'un pas. »

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Ma raison de vivre de Rebecca Donovan est pour moi un roman aussi intense qu'addictif ! Si je n'ai pas tout de suite accroché avec Emma, il y a quand même un lien ténu qui s'est vite créé entre nous. Avant que je ne succombe complètement pour elle. L'histoire, elle, est aussi des plus difficiles et déstabilisantes. Pourtant, Rebecca Donovan réussit le tour de force de nous maintenir dans le récit, de nous captiver malgré des scènes insupportables. Finalement, ce pavé de presque six cents pages fond entre nos doigts comme Olaf au soleil... On ne le lâche plus, inquiets, sur nos gardes, cherchant la moindre échappatoire pour Emma. 
Et, lorsque la dernière page se profile, on se dit qu'on aimerait en avoir plus

+ Le tome 2 est prévu pour septembre