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lundi 29 février 2016

► TOP 2015 (5 à 1) ◄

Coucou les loulous !

On se retrouve enfin [déjà] pour la dernière partie du top livresque 2015 ! Autant vous dire que c'est la partie qui m'a donné le plus de mal... Tout le monde voulait la première place, sauf qu'il ne pouvait y en avoir qu'une ; et j'avais du mal à me dire que le cinquième avait été une lecture un peu moindre que le troisième [par exemple] alors que je les avais aimés tous les deux très fort Oui, j'aurais pu mettre cinq livres sur la première place de ce top. Mais dans les faits, ce n'est pas vraiment accepté alors j'ai respecté les règles.



05/ Au bout du rêve de Sarah Dessen
Éd. Pocket Jeunesse, 352 pages, 17,50€.

Quand Cass quitte mystérieusement la maison familiale, Catlin ne sait comment réagir. Rien ne change : ses parents continuent d'être à l'affût de la moindre nouvelle, Cass est encore plus présente qu'avant son départ malgré les efforts de Catlin pour briller aux yeux de ses parents. Heureusement, elle trouve le réconfort dans les yeux verts de Matthew Biscoe. Pourra-t-il l'aider à se sentir plus vivante ?

J'ai aimé : Catlin. Catlin est un personnage qui m'a fait ressentir beaucoup d'émotions, et auquel je me suis également beaucoup identifiée. Elle m'a totalement embarquée dans son histoire. En dehors de ce qui lui arrive, le lecteur a vraiment envie de faire sa rencontre et de l'aider, la soutenir le plus possible.
J'ai surkiffé : que l'auteur travaille sur un roman plus sombre. Sarah Dessen m'a habituée à ses histoires qui mêlent premier amour et affres de l'adolescence. Mais quand notre premier amour n'est pas le bon, comment réagir ? Quand la dernière chose sur laquelle on comptait se révèle être de celle qui nous détruise davantage... C'était une autre réflexion sur la construction de soi, la force du mal-être et le besoin de trouver sa place. 


04/ Nos faces cachées d'Amy Harmon
Éd. Robert Laffont/Collection R, 437 pages, 17,90€.

Ambrose Young, n°1 de l'équipe de lutte du lycée et n°1 dans le coeur de Fern. Mais comment Fern pourrait-elle l'attirer avec son physique banal, elle qui n'est ni belle ni jolie ? Son cousin, Bailey, a aussi une grande admiration pour le jeune homme, Hercule comme il le surnomme. Puis vient la fin du lycée... Ambrose et ses amis de l'équipe de lutte se sont engagés dans l'armée, s'apprêtent à partir en Irak. Qui peut dire s'ils reviendront ? Ou comment ils reviendront ?

J'ai aimé : aimer ce récit où qu'il m'entraîne. Avant de commencer Nos faces cachées, je craignais qu'il ne réveille de vieilles peurs enfouies profondément, des possibilités que je me cache. Pourtant, qu'il me fasse douter ou pleurer, je n'ai pas eu envie de rejeter ce roman une seule seconde.  
J'ai surkiffé : les personnages, Bailey, l'humanité qui transpire du roman. C'est un tout qui compose ce dernier point. Ambrose, Fern et Bailey ont une telle profondeur, tellement d'humanité en eux qui c'en est frappant à la lecture. Ce sont des personnages sincères, authentiques, qui m'ont tous émerveillée, émue, écorchée,...


03/ Bertrand et Lola d'Angélique Barbérat
Éd. Michel Lafon, 496 pages, 18,95€.

Lola est sur le point de se marier avec Franck quand elle rencontre Bertrand. Bertrand, photographe, qui fréquente au gré de ses envies sa voisine, Daphné. Alors que leurs regards s'accrochent, chacun d'eux ressent, sait que cette rencontre bouleversera leur vie et leurs convictions. Pourtant, à cet instant, ils ne sont pas prêts. Pas prêts à changer la vie de l'autre/à croire en ce qu'il se passe entre eux/à défaire tout ce qu'ils ont construit jusque là. Après 24h ensemble, ils repartent de leur côté, reprennent le cour de leur existence. Mais l'amour ne renonce pas aussi facilement...

J'ai aimé : retrouver Angélique Barbérat. Sa plume m'avait déjà frappée dans son premier roman, L'instant précis où les destins s'entremêlent. On est touché par chaque émotion, emporté par chaque phrase. convaincu par chaque personnage. L'écriture est incroyable, poétique, forte. Captivante. Intense. Réelle. Je ne pourrai rien dire de plus, sinon que je l'aime d'amour
J'ai surkiffé : Bertrand et Lola. Deux personnages sincères, profonds, qui nous font vibrer à chacune de leur rencontre, à chacune de leurs émotions. Dotés d'un réalisme profond, ils m'ont entraînée dans leur histoire, avec force, et me laisse un souvenir merveilleux. 


02/ Pardonne-moi, Leonard Peacock de Matthew Quick
Éd. Robert Laffont/Collection R, 324 pages, 16,90€.

C'est aujourd'hui que Leonard mettra fin à sa vie. Avant de partir au lycée, il prépare les cadeaux qu'il offrira à ses amis, une façon de leur faire ses adieux, et met le P38 de son grand-père dans son sac à dos. A la fin de la journée, il ira chez son ancien meilleur ami, le tuera et se suicidera. Fin de l'histoire. Sauf si Leonard parvient à s'arrêter ou à être arrêté à temps. Après tout, n'est-ce pas le but de cette dernière journée, obtenir la preuve qu'il peut être sauvé ?

J'ai aimé : Leonard, dans tous ses états. L'auteur nous livre un personnage entier, bourré de sentiments, face auquel le lecteur ne peut rester insensible. Qu'on ait vécu ou non la même adolescence, qu'on ait ressenti ou non quelque chose, les questions et les actes de Leonard interpellent. Et méritent qu'on s'arrête un instant, ou plus, sur lui. 
J'ai surkiffé : le sujet On parle si souvent du mal-être adolescent, si peu de la dépression adolescente. Et si peu d'une manière aussi belle ! L'écriture de Matthew Quick a cette intensité, ce réalisme, qui rendent Leonard et son histoire aussi poignants que captivants. Il a écrit un récit qui n'hésite pas à frapper fort, là où ça fait mal. Il m'a touchée, bouleversée, parce c'est le genre de roman que j'aurais aimé lire à ma propre adolescence, pour me sentir comprise. 


01/ Tous nos jours parfaits de Jennifer Niven
Éd. Gallimard Jeunesse, 379 pages,  17,50€.

Violet n'en peut plus d'avoir survécu à l'accident qui a emporté sa soeur, d'être la survivante, d'être encore là. Elle fait la connaissance de Theodore sur le toit du clocher de leur école. « Theodore fêlé », comme l'appelle tout le lycée. Il est là pour la même raison qu'elle : en finir.

J'ai aimé : un premier roman puissant. C'est l'une des premières réflexions qui m'a traversée après ma lecture. Tous nos jours parfaits est un premier roman. Un premier roman parfait. Un premier roman intense. Un premier roman riche en émotions. Un premier roman dévastateur. Un premier roman réparateur. Je ne m'attendais pas à autant de force, à cette vague d'émotions qui a déferlé pendant ma lecture et m'a laissée hors de souffle, pantelante. Incroyablement vivante. 
J'ai surkiffé : Finch et Violet, tellement. Jennifer Niven nous rend très proche d'eux, si proche qu'ils en prennent presque pied dans notre réalité. Ce sont des personnages sensibles, à fleur de peau, qui renvoient à l'adolescent que l'on ait, qu'on a été, en quête de lui-même et de qui il veut devenir. 

Alors, auriez-vous deviné le numéro 1 ? J'avoue que pour ma part, c'est le seul dont je n'ai pas douté, avec le numéro 2. Je reste marquée par les personnages, leur histoire, leurs auteurs, les plumes. Deux livres pour moi exceptionnels, que j'espère vous amener à découvrir
Et vous, quel a été votre numéro 1 ?

jeudi 30 avril 2015

=> Pardonne-moi, Leonard Peacock - Matthew Quick <=

En préparant les sorties ou juste en faisant des repérages sur la toile, je tombe souvent sur des titres qui m'interpellent, alors qu'il n'y a parfois ni résumé ni couverture. Dans ce cas-là, direction la VO. Et ensuite l'attente pour en apprendre plus sur la VF. Et là, coup de chance, Anne-So a rédigé une chronique [de la mort qui tue] sur ce titre qui me faisait de l'oeil. Boum, tout de suite, il me donnait encore plus envie. Bref, Pardonne-moi, Leonard Peacock de Matthew Quick, je rêvais vraiment de le lire. Alors quand je l'ai reçu [merci encore ], j'ai compté les minutes qui me séparaient de ma lecture. Dès que je l'ai commencé, j'ai été incapable de le lâcher. Pfiou, quel coup de coeur

Édition : Robert Laffont
Collection : Collection R
Traductrice : Fabienne Vidallet
Genre : YA
Public : dès 14/15 ans
Nombre de pages : 324
Date de parution : 09/04/2015
Prix : 16,90€

Résumé : 
« « En plus du P-38, le flingue de mon grand-père, il y a quatre paquets, un pour chacun de mes amis.
Je veux leur dire au revoir correctement.
Je veux qu'ils gardent un souvenir de moi.
Qu'ils sachent que je suis désolé d'avoir dû leur fausser compagnie.
Qu'ils ne sont pas responsables de ce qui va se passer... »
Aujourd'hui, Leonard Peacock a dix-huit ans.
C'est le jour qu'il a choisi pour tuer son ancien meilleur ami.
Ensuite, il se suicidera.
Plus tard, peut-être, il se dira que c'est OK, voire important d'être différent.
Mais pas aujourd'hui. »

Avis :
Sur la quatrième de couverture, il est cité « On a besoin de livres comme celui de Matthew Quick. » et The New York Times a tellement, TELLEMENT raison ! Et j'espère que cette chronique vous en convaincra encore plus. Parce que personnellement, je me suis retrouvée dans les mots de Matthew Quick et l'histoire de Leonard, et plus que ça, j'y ai trouvé ce que j'aurais aimé entendre il y a quelques années, en pleine traversée de l'adolescence, un écho à mes questions. C'est criant de justesse, de vérité, de profondeur et d'intensité

C'est aujourd'hui que Leonard mettra fin à sa vie. Avant de partir au lycée, il prépare les cadeaux qu'il offrira à ses amis, une façon de leur faire ses adieux, et met le P38 de son grand-père dans son sac à dos. A la fin de la journée, il ira chez son ancien meilleur ami, le tuera et se suicidera. Fin de l'histoire. Sauf si Leonard parvient à s'arrêter ou à être arrêté à temps. Après tout, n'est-ce pas le but de cette dernière journée, obtenir la preuve qu'il peut être sauvé ?

Avant de commencer, une petite mise en condition ici et . Le premier lien vous conduira vers une chanson - Be still de The Fray - que j'ai eu en tête pendant toute ma lecture. Le second vers la bande-annonce d'un film, avec lequel j'ai tout de suite lié Pardonne-moi, Leonard Peacock - 2h37, réalisé par Murali K. Talluri. Comme le roman de Matthew Quick, je trouve que ça nous parle. Ce sont des mots, des histoires qui n'édulcorent pas la vie/les sentiments qu'on mène/qu'on ressent lorsque l'on est ado, qui ne cherchent pas à magnifier et mettent avec talent le doigt sur ce qui ne va pas/ce qu'on ne dit pas et sur ce que personne ne veut voir.
Leonard est un adolescent seul et isolé. Son père est parti, sa mère est absente, il est l'intrus du lycée. Dépressif, différent, intelligent, il se pose des questions sur la vie, son sens, les autres. C'est un protagoniste incroyablement touchant et profond, complexe et d'une maturité folle pour son âge. Quant aux personnages secondaires... Il y a ceux dont on aimerait prendre la place et ceux qu'on voudrait virer du décor. Walt et Herr Silverman sont les deux pour qui j'ai eu un gros coup de coeur. Puis viennent Laurel, Baback, Asher Beal, Linda - la mère de Leonard. Secondaires mais tout aussi centraux, ils nous permettent chacun de découvrir Leonard et d'apprendre ce qui lui est arrivé.
Ils sont tous une véritable force dans ce roman. L'histoire n'est pas seulement celle de Leonard et de ses derniers instants, elle est aussi la leur. Matthew Quick nous amène à connaître des fragments d'eux également, par le biais de leur rapport avec Leonard, ce qu'ils ont fait/font et feront pour lui, ou pas. Plus qu'une question de suicide, l'auteur évoque aussi les croyances, la religion, l'intégration, le deuil, le silence. Et, surtout, l'importance des petites choses/des petits gestes.
Le récit est tout aussi intelligent et sensible que Leonard lui-même. Pas d'édulcorant, pas d'exhauteurs de goût, une histoire naturelle, portée par le réalisme, des personnages ordinaires, un héros tellement commun. Matthew Quick fait monter la pression/le doute crescendo. On commence la lecture sans rien savoir, et au milieu du roman, on se demande si on saura tout ce qui est à savoir avant la fin. Et il y a ces lettres, juste magnifiques. Elles nous prennent d'abord par surprise, mais lorsque l'on comprend d'où elles viennent, elles n'ont que plus de valeur encore.
J'ai aimé Pardonne-moi, Leonard Peacock dès que je l'ai vu. Mais quand j'ai commencé à le lire, j'en suis tombée amoureuse. Il m'a brisé le coeur, il l'a piétiné encore et encore. Mais je l'aime, sincèrement. Ce roman est beau, sur le fond et sur la forme, physiquement et intérieurement. Il parle et il transmet, une leçon de vie et des émotions. Il donne à réfléchir et il fait prendre conscience. Qu'on s'y retrouve ou pas, qu'on ait vécu cette adolescence amère ou non, on ne peut rester insensible à ce que Matthew Quick a écrit. 
Et on en ressort différent. Je ne pense pas qu'on puisse être insensible à l'histoire de Leonard, qu'on l'aime ou qu'on le déteste, qu'il nous paraisse lâche ou non. D'ailleurs, ce que j'ai aimé avec la plume de Matthew Quick, c'est qu'elle ne pose aucun jugement et qu'elle laisse tout à notre propre appréciation. Mais qu'on soit en accord ou pas l'histoire qui nous est conté, elle produit inévitablement un déclic et des émotions. Je ne me suis pas seulement prise à vouloir sauver Leonard, je me suis reconnue. J'ai ressenti la haine/l'amour/le dégoût/la déception/l'espoir, j'ai eu le coeur serré/la boule au ventre/les larmes aux yeux et j'ai compris/pardonné/grandi.
Il y a une sorte d'universalité dans les mots de Matthew Quick, une justesse qui nous accroche/nous écorche et nous laisse une marque indélébile.

Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre :
« Prouve-moi qu'on peut être à la fois adulte et heureux. S'il te plaît. On vit dans un pays libre. Tu peux faire ce que tu veux. Être qui tu veux. On nous apprend ça à l'école, mais si tu continues à prendre ce métro pour aller dans un endroit que tu détestes, je vais commencer à croire que les profs sont des menteurs, comme les nazis qui disaient aux Juifs qu'on les déplaçait dans des usines pour les faire travailler. Ne nous faites pas ça. Dites-nous la vérité. »

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Pardonne-moi, Leonard Peacock de Matthew Quick n'est pas un roman comme les autres. En YA contemporain, il en existe d'autres qui nous racontent ce genre d'histoire. Mais de manière aussi sincère, aussi intime ? Très peu d'auteurs osent se pencher du « mauvais côté », pointer les choses qui ne vont pas directement par le point de vue des personnes concernées. C'est ce qu'il nous manque et c'est ce que Matthew Quick a - merveilleusement bien - fait. Une histoire profondément bouleversante qui nous montre à quel point même les petites choses sont importantes.
Joyeux anniversaire, Leonard.

Un immense/énorme/méga merci à Anne-So pour cette découverte aussi forte que déstabilisante. T'es un amour de Panda <3 
Et à la team R pour avoir amené ce roman aux lecteurs français, pour toujours mettre le doigt sur ces bijoux particuliers qui font toute la richesse de la littérature Young Adult.