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dimanche 31 mars 2013

=> Traqué - Andrew Fukuda <=

Après Kaleb II et Cinder, je me suis attaquée à Traqué d'Andrew Fukuda... Ce roman, à paraître chez Michel Lafon le 4 avril, est une vraie surprise !


Éditeur : Michel Lafon
Collection : Jeunesse
Genre : roman, fantastique
Public : dès 16 ans
Nombre de pages : 349
Date de parution : 04/04/2013
Prix : 15,95€

Résumé :
"
A dire vrai, je ne pense pas qu'il reste un seul d'entre nous. A part moi. Voilà ce qui arrive quand on est un mets délicat. Une drogue dure. L'espèce s'éteint.

Gene est l'un es derniers humains sur Terre. Son seul moyen de survie : se faire passer pour l'un de ses prédateurs. Ne pas rire, ne pas transpirer, ne pas montrer qu'il est un "homiféré". Cela fait dix-sept ans qu'il se font parmi ceux qui n'hésiteraient pas à le tuer s'ils découvraient sa véritable nature.
Chaque décennie, le gouvernement organise un immense jeu où une poignée de privilégiés peuvent pister et dévorer les rares humains retenus en captivité pour l'événement. Sélectionné pour traquer les siens, Gene ne peut commettre le moindre faux pas. D'autant qu'une mystérieuse fille éveille en lui des sentiments qu'il n'a pas le droit d'avoir. Des sentiments qui pourraient le trahir.

Gene a la rage de vivre... mais vaut-elle le prix de son humanité ?
"

Avis
Il dépote ce roman !! D'ailleurs, c'est un signe que vous devriez sentir ne serait-ce qu'en voyant sa couverture ou alors sa quatrième ^^ Puis son titre est totalement intrigant, avec la mention "Cessez d'être la proie, devenez le chasseur" c'est limite si là on ne se demande pas dans quoi on va tomber. Et j'y suis tombée, les deux pieds en avant... Autant dire que je me suis pas jetée dedans oui x) Et quelle jolie surprise !! [le roman et l'histoire ;) un indice, regardez le bas des pages, j'ai trouvé ça trop chouette de retrouver les numéros de page écrits en plein milieu d'une cible !] Direct dans l'ambiance quoi... même si on ne sait pas encore tout à fait à quelle sauce on sera mangés... ^^

Gene est l'un des derniers "homiphérés" sur Terre. Pour survivre, son père lui a appris à se fondre dans la masse, à renier ce qu'il était pour être comme les autres, devenir les autres. Ces hommes/créatures qui vivent différemment et raffolent de la viande crue et du sang, dont le mets préféré est l'humain, qu'ils ont renommé "homiphéré" - enfin, pour ceux qui vivent encore. Après avoir perdu son père, ce jeune garçon devra affronter une épreuve encore plus dure : il est sélectionné pour la Chasse "Homiphère", une course qui vise à tuer les derniers "homiphérés"... 

Ma première réflexion a été de me demander où j'étais, où se situait l'histoire du roman. Il n'y a pas vraiment de repères spatio-temporels. Tout ce qu'on sait, c'est que des êtres - aux moeurs bizarres pour ne pas dire repoussantes - ont fait de la Terre leur terrain de jeu, de chasse et de vie. Les humains sont rares, libres ou bien enfermés par le Gouvernement, et le peu qu'il reste se cache, se fond dans cette population monstrueuse [selon moi ^^]. Nan, mais sérieusement, ces gars sont des bêtes [et pas dans le sens ASD... xD] : ils aiment la viande crue, le sang, les hommes, dormir la tête en bas, ils possèdent des crocs et détestent le soleil... Là, je vous imagine tout de suite en train de penser "Vampires..." mais vous tomberez dans un piège. L'idée, c'est que pas une seule fois on ne découvre vraiment ce qu'ils sont... Ce qui donne un sacré suspense au livre, la question de savoir ce que c'est que cette espèce a été récurrente chez moi. J'ai trouvé ça atypique et bien trouvé, le livre ne peut ainsi pas vraiment être un livre de vampires ^^ Puis on peut aussi tout de suite oublier les gentils vampires à qui nous avions le droit depuis quelques temps ! Là, ce sont des bêtes, assoiffées de sang, aux habitudes vraiment étranges [ils bavent à foison... *beurk*] et plusieurs scènes ont parfois failli me donner des hauts le coeur... ^^ C'était juste... hyper bestial ! Sans qu'on connaisse leur véritable nature, l'auteur a su clairement les séparer des '"homiphérés" [j'ai tellement envie d'écrire humain à chaque fois] et nous inspirer la même peur, le même dégoût que pourrait ressentir tout homme en leur présence... 
Je me suis déjà attendrie sur la couverture du roman et sur son intérieur alors je vais maintenant m'attacher à ses personnages... Gene *__* Ce nom seul représente tout. Est-ce parce qu'il est seul ? Est-ce parce qu'il a un mental de fer ? Est-ce parce qu'à certains égards je me retrouve en lui ? J'en sais rien, et je ne cherche pas à le savoir, le fait est là : je me suis très vite attachée à Gene. Son intelligence, sa force, sa solitude m'ont beaucoup troublée. J'ai été séduite d'emblée et je me suis vite attachée à lui quand je le voyais rejoindre la masse, ces monstres et se forcer à être comme eux. J'ai admiré le contrôle dont il fait preuve à chaque instant, la volonté qu'il met dans sa survie. Ce serait si facile de se laisser aller, de devenir leur repas, d'arrêter. Et pourtant, il se bat, se réfrène depuis tout petit pour être comme eux. Ne pas rire, ne pas transpirer, ne pas ressentir... Cesser d'être humain, en somme. Et la façon dont l'auteur a réussi à retourner ça... Là, chapeau bas quoi ! En fait, il y a vraiment un message sous-jacent là-dedans [ma dissert' me monte peut-être à la tête] : à freiner celui qu'on est, on finit par s'oublier, à se détester soi-même... Et ce contraste est encore plus saisissant, surtout quand Gene rencontre enfin les "homiphérés". Bien que le roman soit principalement centré sur Gene, le nombre de personnages s'agrandit pendant la préparation de la chasse... Il y a d'abord Ashley June, dont on entend beaucoup parler. C'est l'amour de jeunesse de Gene, son seul repère une fois le lycée quitté. Un personnage haut en couleur, tout en surprise et terriblement mystérieux, qui me laisse encore perplexe et un brin frustrée... Vous l'aurez compris, je suis du genre à vouloir tout savoir dès le début... Mais je me plaindrais tout aussi bien s'il n'y avait pas de suspense :lol: Puis viennent le Directeur, le Patron et les autres chasseurs... Autant vous dire que toute cette brochette, Ashley June comprise, n'a fait que renforcer mon horreur et les frissons qui me parcouraient l'échine pendant certains passages. Ils étaient parfois pires que des animaux. Totalement... inhumains en fait. 
Quant à l'ambiance et aux décors, ils étaient tout à fait en adéquation avec la trame de Traqué. Il y a quelque chose de pervers, de malsain, d'urgent et d'affreusement inhumain [je me répète un peu là...] qui colle bien au roman. C'est sombre, un peu glauque par moments et parfois ça peut devenir mignon et simple, comme s'il y avait deux faces du livre, l'une humaine et l'autre inhumaine. Ce qui donne à l'intrigue un côté encore plus juste. J'ai été prise très vite par l'action, les surprises [même si certaines se devinent assez vite] et le rythme de l'histoire. On peut croire que tout traîne en longueur, mais si on se met dans la peau de ces créatures, à lire toutes ces pages avant d'en arriver au dénouement, on comprend très vite ce qu'Andrew Fukuda cherchait à faire. Créer l'excitation, la mener à son comble, rendre tout le monde fou, désireux, semer le doute dans l'esprit de tous. Et l'effet est encore une réussite ! D'ailleurs, l'ensemble de Traqué est une oeuvre archi bien pensée, quand j'y pense ! Tout joue à créer sur le lecteur un véritable ressenti, à la fois des angoisses, des doutes, de l'excitation, de la folie. On se pose des questions, on cherche des réponses, on s'élance sur la moindre piste... Il y a ce flou sur l'époque, sur ces autres, sur leur venue, qui contribuent au côté mystérieux du roman. Il y a ces demi révélations sur les personnages que l'auteur s'amuse à lancer pour mieux nous frustrer, comme s'il nous narguait. Il y a cette Chasse, ces manies qui achèvent l'humanité du roman. Il y a Gene qui rend les choses plus supportables, qui nous aident à tenir. 
Et les décors... C'est simple : on s'y croit tout de suite. Sans trop savoir où on est, on s'imagine pourtant les lieux comme s'ils nous étaient familiers. Andrew Fukuda, sans être non plus trop dans le détail, parvient à décrire ce monde de façon à ce que le lecteur y croit, s'imagine un instant la Terre telle qu'il la décrit. Et l'effet est d'autant plus saisissant qu'il n'insère pas son récit dans un monde complètement décalé, juste le nôtre, notre quotidien, qu'il adapte à son roman. Puis sa plume est juste incroyable. On est saisi par le roman, quelque soit l'instant qu'on est en train de vivre. Je veux dire, j'avais beau être dégoutée, j'étais tout aussi incapable de lâcher les lignes des yeux ou de sauter un passage. Les mots sont choisis avec justesse, le récit gagne en profondeur, certains passages en force, et la lecture est fluide et sans accrocs [il fallait bien que je le mette xD]. 
Au final, l'auteur referme le rideau sur une dernière révélation, limite un coup de grâce. On pourrait la voir venir, on pourrait s'en douter, il n'empêche qu'elle ne fait que relancer les questions et le suspense, finissant de vous rendre dingue. 

Traqué est un roman atypique et détonant ! L'auteur a cette plume qui vous rend tout de suite addict, qui vous prend dans l'action et vous prend aux tripes. Gene a ce côté humain si touchant, cette dualité en lui qui semble presque le fissurer en deux. Pour moi, vous ne pouvez qu'y trouver votre bonheur ! 
Et je remercie très vivement les éditions Michel Lafon pour cette découverte ♥


Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre : 
"Plus tard dans la nuit, après que la cloche avait sonné la fin des cours, j'étais resté assis à mon bureau. Je n'avais pas bougé avant que le chahut s'estompe dans le couloir, avant que les derniers élèves et professeurs désertent l'établissement, avant que le crépitement des sabots disparaisse au loin. Il pleuvait alors dru, les gouttes martelant les fenêtres. J'avais attendu plusieurs heures la sirène annonçant l'aube avant de rassembler mes affaires pour rentrer. Comme prévu, je n'avais croisé personne en partant. L'air était glacial et il pleuvait encore à verse, l'eau semblant vouloir combler le vide des rues. Je n'avais pas ouvert mon parapluie. J'avais laissé les gouttes détremper mes vêtements, l'eau s'infiltrer dans mon corps, le froid comprimer ma poitrine, me piquer la peau, me geler le coeur."


Maintenant, je vais attendre la suite de pied ferme !
Et vous, rejoindrez-vous la Chasse ? RDV le 4 avril pour la Traque ;)

9 commentaires:

  1. J'adore ! Ta chronique est formidable, je veux ce roman. Il a l'air.... Terrible !!!

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  2. Ce livre me tente beaucoup !!! Ce livre et sa suite ont l'air excellents !!

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    1. Ils le sont ! C'est vraiment une dystopie sombre et qui sort de ce que j'avais lu du genre jusque-là :)

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  3. J'ai lu ce livre ainsi que le numéro 2 et j'ai vraiment été surprise car l'histoire est très bien tournée c'est juste GÉNIAL! ;) Je le conseille fortement!

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  4. Réponses
    1. Je n'ai pas de date pour l'instant, mais dès que je le sais je ne manquerai pas de venir te répondre ici ou d'annoncer la sortie dans l'agenda/sur la page FB du blog/sur Twitter ;)

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  5. Ta chronique donne envie de le lire enfin. Je le possède depuis au moins 2 ans mais j'ai pas accroché les premières pages, depuis il est à l'abandon..

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    1. J'ai vu que cela était arrivé à quelques lecteurs également. Mais par la suite, ils ont totalement accroché à la suite :D Je pense vraiment que tu devrais le reprendre personnellement.
      Tu sais pourquoi tu n'avais pas accroché ?

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