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mercredi 27 janvier 2016

=> Si c'est la fin du monde - Tommy Wallach <=


Éditeur : Nathan 
Traducteur : Papillon
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Genre : pré-apo, drame, YA
Public : dès 15/16 ans 
Nombre de pages : 480
Date de parution : 07/01/2016
Prix : 17,90€

Résumé
« Avant, on était définis par des étiquettes : le sportif, l'intello, la salope, le glandeur.
Mais ensuite tout a changé.
La fin du monde a été annoncée. Un astéroïde arrivait dans deux mois. Il avait deux chances sur trois de faire exploser la Terre. Il ne restait que deux mois.
Deux mois pour renoncer aux étiquettes.
Deux mois pour réaliser ses rêves.
Deux mois pour s'aimer, pour être libres, pour être heureux.
Deux mois pour vivre.
Pour vivre vraiment. »

Avis
On avait l'habitude de lire la fin du monde après, une fois l'action passée et qu'il n'y avait plus qu'à vivre/survivre avec ses conséquences. Mais qu'en est-il avant ? Que ferions-nous si la fin du monde était prévue, telle une épée de Damoclès bien [trop] lourde sur nos épaules ? Une croix sur le calendrier, certainement. Compter les jours, le nombre de fois où. Vivre. Aimer. Encore plus. Toujours plus fort. Tommy Wallach a démarré le compte à rebours d'une humanité fictive, menacée par un astéroïde, donnant vie/voix à Andy, Peter, Anita et Elyza. Ils sont au seuil de l'âge adulte, au seuil de leur vie. Il ne leur reste que deux mois... 

À l'aube de la fin du monde, amorcée par le doux nom d'Ardor, astéroïde de son état, quatre jeunes sentent que leur vie et leurs choix leur échappent. Peter, le sportif sûr de lui et fonceur. Elyza, perçue comme la salope du lycée. Anita, l'intello solitaire destinée à de belles études. Andy, cancre et fumeur de joints. Sont-ils vraiment ce que les autres voient d'eux ? Ces quatre jeunes n'ont plus que deux mois pour vivre leurs dernières expériences, découvrir qui ils sont et qui ils veulent être.

En commençant cette lecture, je me demandais qu'est-ce qui la rendrait singulière, différente. C'est d'abord la quatrième de couverture qui m'a interpellée, puis le fait que l'histoire se déroule avant la fin du monde, avant que les choses ne s'arrêtent brusquement et ne recommencent différemment. En soit, c'était déjà bien particulier, mais j'avais envie de quelque chose de plus fort, de lire quelque chose que je n'avais pas déjà lu. Challenge relevé, même si cela aura été plus difficile que je ne l'imaginais.
Le lecteur fait connaissance avec Andy, Eliza, Peter et Anita pendant les cents premières pages, une entrée en la matière légère qui m'a beaucoup plu. On fait doucement leur connaissance, l'auteur tisse les liens entre eux rapidement et on comprend pourquoi il les a choisis. Au premier coup d'oeil, rien ne pourrait lier Anita et Elyza ou encore Peter et Andy. Chacun évolue dans des sphères différentes au lycée, ils ne partagent pas les mêmes ambitions ni les mêmes amis. Pourtant, l'arrivée d'Ardor va les rapprocher, d'une façon inimaginable.
L'idée de voir tout le monde disparaître ne m'a pas vraiment aidée à m'attacher aux personnages, mais je n'en ai pas moins été marquée par leur personnalité et la personne qu'ils deviennent au fil de leurs dernières semaines d'existence. L'auteur a bien travaillé ses personnages, qui avaient de quoi me toucher à plusieurs égards, tant par ce qu'ils étaient que par les choix qu'ils prennent par la suite : complexité, profondeur, remise en question. Ainsi, des quatre protagonistes c'est surtout Peter que je retiendrai. Son changement débute avant l'arrivée d'Ardor, et c'est peut-être ce qui a été le plus significatif pour moi.
Là où Tommy Wallach nous prend au dépourvu et nous offre de l'inédit, c'est dans sa version de l'avant. Face à un récit dystopique ou post-apo, on peut se poser la question de comment c'était avant la catastrophe, se faire mille versions toutes plus ou moins édulcorées, imaginer l'humanité se relever dans une pluie de paillettes, que sais-je. Si c'est la fin du monde plante une version beaucoup moins rose, qui m'a plu par son audace, qui m'a effrayée par son intensité. Il n'y a pas de frou-frou, rien pour enjoliver la situation : l'Homme va mourir et devient quelqu'un prêt à tout.
Autant dire que c'est un point de vue percutant et qui amène à une certaine réflexion. Et si c'était plus ou moins ce que j'attendais, il était aussi très difficile de voir une poignée d'individus se défaire aussi rapidement de leur humanité. Violences, pillages, agressions, la loi du plus fort s'installe presque d'elle-même. Là où l'on peut s'attendre à un roman qui nous parlera juste d'étiquettes et de changements dans un lycée, Tommy Wallach pousse l'expérience plus loin, exacerbant les sentiments et l'idée que plus rien n'est à perdre.
Si c'est la fin du monde plonge son lecteur de l'autre côté et l'interroge : qui deviendrais-tu si la fin était proche ?

Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre :
« La vie était-elle trop courte ? Bien sûr que oui - il n'y avait jamais assez de temps pour faire tout ce qu'on voulait faire. Et bien sûr que non - si elle durait plus longtemps, on l'apprécierait beaucoup moins qu'on ne le faisait. Était-il mieux de vivre pour son propre intérêt, ou pour l'intérêt des autres ? Pour son propre intérêt, évidemment - c'était folie que de prendre la responsabilité du bonheur d'autrui. Et pour l'intérêt des autres, évidemment - l'égoïsme n'était qu'une autre façon de s'isoler, alors que tout le monde savait que le véritable bonheur nichait dans l'amour et l'amitié. »

~~~~~~
Si c'est la fin du monde de Tommy Wallach n'aura pas été le coup de coeur que j'attendais en ce début d'année. Cependant, c'est un récit troublant et percutant. L'auteur pose un autre regard sur la fin du monde, celui d'avant, pour nous fournir une version plutôt sombre des derniers jours de l'humanité. Sombre mais pas impossible, ce qui est encore plus impressionnant. Les quatre jeunes que l'on suit dans leurs dernières semaines ont tous une personnalité et une histoire propre, mais partage pour point commun de ne pas être vraiment certains de qui ils sont. Poussés rapidement à grandir et apprendre, ils marqueront le lecteur par leurs choix et leurs actes. Tommy Wallach réussit à rendre cet univers probable par une écriture qui n'enjolive rien, et qui reste loin du pathos.

Un grand merci aux éditions Nathan pour cette découverte


Challenge jeunesse/young adult : 10/65

12 commentaires:

  1. I am tout à fait d'accord avec toi!
    Et j'aime la citation que tu as choisie! <3

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    1. Merci Panda ♥ J'ai hâte de voir ce que tu en diras !

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    2. AHHHHH MAIS MERDE!
      Je pensais que je l'avais posté cette chronique! xD

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    3. Ou alors je l'ai loupée... Ce qui est fort possible, je ne suis pas très attentive en ce moment :roll:
      Allons voir tout de suite ! (J'en profiterai pour avoir une crêpe au nutella au passage *chandeleur oblige* :p)

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  2. J'ai bien aimé cette lecture mais je m'attendais à mieux ^^

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    1. Oui ! Il faudrait que j'ajoute ton avis au mien, pour donner un autre point de vue ! J'avoue que de mon côté, je pensais qu'on resterait dans la sphère « lycée » donc voir que tout prenait un sens plus large m'a beaucoup impressionnée.

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  3. Ta chronique rend ce livre presque effrayant et en même temps attise mon envie de le lire ^^ ce sera normalement une de mes prochaines lectures !

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    1. Haha... oups, ce n'était pas vraiment voulu. J'espère qu'il te plaira !

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  4. Très belle chronique! C'est ma lecture en cours :)

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    1. Merci :3 J'espère qu'il te plait ! N'hésite pas à venir me donner le lien de ton avis quand tu l'auras fini, je suis très curieuse de savoir ce que tu en penses.

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  5. Ce livre m'effraie un petit peu. J'ai peur d'être déçue, même si ton très chouette avis m'intrigue et éveille ma curiosité. J'aime le principe de l'intrigue.


    Je suis mitigée :p

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    1. Il y a de quoi l'être, le résumé ne prépare pas vraiment à ce qu'on va retrouver dans le roman. Un jour peut-être :)

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Merci pour votre petit mot ♥