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mercredi 27 avril 2016

=> Will & Will - David Levithan & John Green <=


Éditeur : Gallimard 
Collection : Scripto
Traductrice : Nathalie Perrony
Genre : YA, contemporain
Public : dès 15 ans
Nombre de pages : 384
Date de parution : 21/08/2014
Prix : 15€

Résumé
« Will Grayson se méfie des sentiments. Les histoires de coeur portent la poisse, tout le temps. Alors, dans la vie, autant se faire discret. Son meilleur ami, Tiny Cooper, est à la fois une bénédiction et une vraie plaie : ami fidèle et rayonnant, il est aussi ouvertement gay que corpulent et n'a pas l'habitude de passer inaperçu.
À l'autre bout de la ville, un adolescent en pleine déprime assume mal sa différence. Le hasard veut qu'il se nomme lui aussi Will Grayson... »

Avis :
Avant de découvrir Will & Will, je voulais en savoir plus sur David Levithan - John Green étant déjà un de mes auteurs chouchous, c'était réglé pour lui. Ce fut chose faite avec le merveilleux / beau / émouvant / incroyable A comme aujourd'hui. Pourtant, ce n'est que tout récemment que j'ai enfin ouvert Will & Will, mais certaine de faire une bonne découverte... Et c'est un roman à quatre mains fabuleux !

Will Grayson a deux règles de vie : ne jamais trop s'investir et toujours la fermer. Il donne le minimum de lui, surtout de ses sentiments. À l'inverse, son meilleur ami, Tiny Cooper, déborde d'émotions - il change aussi de copain tous les jours. Quand celui-ci décide de le caser avec Jane, Will commence d'abord par se braquer totalement. Puis il rencontre, dans un décor un peu particulier, un autre Will Grayson, dépressif. Leur rencontre pourrait bien tout changer...

Si le simple nom de John Green m'avait suffi à l'achat de Will & Will [confiance aveugle bonjour], après avoir lu le résumé, je me demandais quand même un peu dans quoi je m'étais lancée. Et c'est sûrement ce qui a fait que j'en ai souvent reporté la lecture. Il s'est finalement présenté le mois dernier, comme une évidence. Je voulais le lire, tout de suite, maintenant, et cesser enfin de reporter cette découverte. La peur d'une histoire décevante, d'une mauvaise alchimie, ne me ferait plus reculer. J'ai donc fait taire tous mes doutes et ouvert Will & Will, avant de dormir. Si je ne l'ai pas fini dans la nuit même, il m'a tout de même fait veiller plus que je ne le pensais.
Le lecteur fait rapidement la connaissance du premier Will Grayson. C'est un adolescent assez discret, qui montre peu/pas du tout ses sentiments et a un code de conduite plutôt stricte. Il ne montre rien, jamais, sinon une sorte de dépit, un air un peu blasé, qu'il trimbale de salle de cours en salle de cours, qu'il garde même face à son meilleur ami, Tiny. Tiny qui est tout le contraire de Will : enjoué, gay et amoureux, tous les jours, d'une personne différente. Ses histoires d'amour dépassent très peu les 24h, et il ressent tout, exprime tout, puissance mille. Malgré leur différence, ils sont amis depuis le collège. Une amitié intense, rayonnante, qui pousse Tiny à faire une pièce de théâtre dont il est le personnage principal mais qui ne peut pas ne pas être accompagné de Will, malgré tout ce que ce dernier en dira.
Au chapitre suivant, c'est le second Will Grayson qu'on rencontre. Adolescent dépressif, il ne voit que le négatif de sa vie. Son père absent, des gens tristes, sa maison pas tip top,... Même Maura, l'une de ses rares connaissances, n'y peut rien - et elle est aussi malheureuse que lui. La seule personne à lui mettre un peu de baume au coeur, c'est Isaac, rencontré sur Internet, avec lequel il échange tous les jours. Duquel il a fini par tomber amoureux. S'il cache d'abord sa sexualité, sa rencontre avec Will Grayson, va être le point de départ d'une nouvelle histoire...
On distingue assez facilement les passages d'un Will à l'autre. Non seulement on change de chapitre, mais la ponctuation se différencie aussi. L'effet visuel, sur le coup, m'a un peu déstabilisée : plus de majuscule et des dialogues façon pièce de théâtre. Passées ces différences, on comprend pourtant ce qui relie ces deux Will - outre qu'ils possèdent les mêmes nom et prénom. Ce sont deux jeunes un peu paumés, qui ne savent pas quoi faire de leurs sentiments, ni comment les exprimer. Leur rencontre, dans un sexshop, est assez étonnante, pour le lecteur comme pour eux. S'ensuit une sorte de point de non retour, comme si elle marquait le début d'une certaine prise de conscience. Ils se parlent comme deux inconnus qui finalement se connaissent depuis toujours mais ne se reverront jamais : que perdent-ils à tout se révéler alors ?
Et j'ai aimé ! J'ai aimé l'exubérance de Tiny, l'introversion de Will 1, l'évolution de Will 2 - bien qu'elle ne soit pas le seule. Will & Will, c'est un roman où les choses ne restent pas figées : les personnages, leurs attitudes, les sentiments. Où l'homosexualité n'a rien de tabou, elle est, dans ce qu'elle a de plus quotidien et normal. Où l'amitié est entière, sincère et forte, malgré ce qu'il faut parfois traverser. Et, finalement, je me suis laissée convaincre par ce roman à deux voix, à quatre mains, riche en émotion, en humour et en intensité.

Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre :
« Je crois juste que lorsqu'on ne dit pas la vérité à quelqu'un, cette vérité finit par s'éteindre d'elle-même... »

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John Green et David Levithan signent avec Will & Will une très belle collaboration, en plus d'un roman magnifique ! Si j'avais peur au début de leur écriture à quatre mains, je suis finalement rassurée et prête à les relire quand ils veulent, ensemble ou séparément. J'avais besoin de retrouver ces deux auteurs, bien trop silencieux en ce moment - même si la suite de A comme aujourd'hui approche en VF ! Will 1, Will 2 et Tiny sont des personnages qui réchauffent le coeur, grâce à leur amitié, leur prise de conscience, ce que chacun éveille en nous. Plus qu'une histoire d'amitié, Will & Will invite à prendre conscience de ses émotions, à les révéler et à apprécier l'autre, ses défauts comme ses qualités. 
Et c'est pour cela que je le conseille vivement

Chez les copines : 
Little A /

Challenge jeunesse/young adult : 18/65

lundi 25 avril 2016

=> Surtensions - Olivier Norek [Code 93, #3] <=


Éditeur : Michel Lafon 
Genre : thriller
Public : /
Nombre de pages : 505
Date de parution : 31/03/2016
Prix : 19,95€

Résumé
« Cette soeur acceptera-t-elle le marché risque qu'on lui propose pour faire évader son frère de la prison la plus dangereuse de France ? De quoi ce père sera-t-il capable pour sauver sa famille des quatre prédateurs qui ont fait irruption dans sa maison et qui comptent y rester ? Comment cinq criminels - un pédophile, un assassin, un ancien légionnaire serbe, un kidnappeur et un braqueur - se retrouvent-ils dans une même histoire et pourquoi Coste fonce-t-il dans ce nid de vipères, mettant en danger ceux qui compte le plus pour lui ? 
Des âmes perdues, des meurtres par amour, des flics en anges déchus : la rédemption passe parfois par la vengeance...

Pour cette nouvelle enquête du capitaine Coste, Olivier Norek pousse ses personnages jusqu'à leur point de rupture. Et lorsqu'on menace un membre de son équipe, Coste embrasse ses démons. »

Avis
Peut-on vraiment quitter son métier quand on l'a dans le sang ? Quand on vit, mange, respire pour lui, que peut-on faire après ? Y a-t-il autre chose ou y sommes nous toujours attachés, toujours prêts à y revenir ? C'est une question que je me pose souvent en regardant mon chéri, militaire, quand on parle avec ses potes, flics. Dans Surtensions, Olivier Norek évoque l'usure, les limites de ce que nous sommes prêts à faire/voir/franchir. Et de ce qu'il nous arrive, une fois que la corde rompt. Mais pas seulement...

Le prologue annonce la couleur sans flancher, laissant un suspense, une tension, planer jusqu'à l'issue du roman. Et une question - des milliards en fait - m'a brûlé les lèvres, du début à la fin. J'ai lu ce nouveau roman d'Olivier Norek avec une appréhension différente, presque la peur au ventre. Ça se passe un peu comme dans ces épisodes de séries policières, où l'on voit tout le monde en pleine effervescence, sans trop comprendre, puis qu'on remonte ensuite le fil de leur journée pour comprendre la tension du commencement. Sauf que c'était beaucoup plus vivant qu'une série matée devant son écran [même avec les pop-corn sur le côté]. 
Surtensions plonge son lecteur dans l'univers brûlant des prisons françaises. Ambiance béton froid et fortement masculine, on fait la connaissance de Nano, incarcéré après le vol d'une bijouterie, et de ses « charmants » colocataires... du plus effrayant au plus innocent. Mais méfions-nous de l'eau qui dort. Un braquage qui tourne mal, et plus loin, pour Coste, une disparition qui vire au drame. Plus tard, d'une petite maison dans Stains au tribunal de grande instance de Bobigny, une famille sur le qui-vive et des scellés disparus. Quels seront les liens entre tous ces faits ? Vers où vont nous mener toutes ces affaires, qui pourtant semblent n'avoir rien en commun ?
Toujours franchement engagé, l'auteur évoque ici la désillusion des matons (ignorants sinon complices), du système carcéral (trop plein) et des instances de justice (parfois abandonnées). Les chapitres sont toujours aussi courts, aussi efficaces. La plume possède encore ce petit humour, qui amène un peu de lumière au tableau, aux protagonistes. Coste et son équipe ont fait du chemin depuis Code 93, ont noué des liens très forts. Ils restent un quatuor soudé, agréable à suivre, qui entraîne le lecteur dans chaque piste, dans chaque sentiment
Après avoir parlé de Code 93 et de Territoires, je ne sais plus quoi dire pour vous convaincre de vous jeter sur ces romans. Surtensions est extrêmement bon ! Je ne saurais dire si j'ai eu un coup de coeur ou non, mais il arrache sa mère sévère, c'est certain. Il claque aussi, comme le claquement retentissant d'une culasse, d'un coup de feu. Est-ce parce qu'il pourrait s'agir du dernier qu'il m'a autant touchée ? Non, je ne pense pas. Vous savez, l'humanité dont j'ai déjà parlé concernant les romans de Norek, ses personnages... Déjà très forte dans les précédents, ici, elle transpire, elle suinte par toutes les pages. On n'a pas l'impression de retrouver un groupe de flics, des protagonistes, mais des personnes, avec lesquelles on aurait réellement vécu quelque chose. On n'a pas seulement l'impression de lire une histoire, on est totalement immergé dedans, par la force de l'écriture.

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Surtensions signerait-il le final de la « trilogie Coste » ? Qu'importe ce qu'Olivier Norek nous réserve pour la suite, j'en serai ! Ancien flic, récompensé cette année par le prix du polar européen organisé par Le Point, l'auteur s'inscrit comme « à suivre », si vous aimez les polars ou êtes juste à la recherche d'un titre dans le genre. Et ses romans, « à dévorer » - dans l'ordre que vous voulez ! Tension, humour, réalisme, politique, un cocktail efficace à siroter quelque soit l'heure !

Chez les copines :
Léa touch book

mercredi 20 avril 2016

=> Paranoïa - Melissa Bellevigne <=

Éditeur : Hachette 
Collection : Black Moon
Genre : YA, contemporain, fantastique
Public : dès 15 ans
Nombre de pages : 313
Date de parution : 31/03/2016
Prix : 17€

Résumé
« Lisa Hernest, psychiatre spécialisée dans les cas complexes, est appelée à l'institut Saint-Vincent. Elle va rencontrer sa nouvelle patiente : Judy Desforêt, vingt ans et enceinte de cinq mois, internée pour paranoïa et hallucinations.
Dès leur première entrevue, Judy fait preuve d'une lucidité et d'un discernement hors pair. Et plus Lisa apprend à la connaître plus leurs échanges viennent ébranler ses propres convictions. Entretien après entretien, Judy lui livre en effet une curieuse histoire, mêlant sa quête des racines familiales en Angleterre à la présence d'un certain Alwyn, cet homme qui la suit comme son ombre depuis toujours.
Progressivement, Lisa, l'experte en âmes fragiles, sent ses moyens lui échapper et Judy la déstabiliser. À mesure que les mois passent et que la date de l'accouchement approche, la vérité paraît s'éloigner. »

Avis
Melissa Bellevigne, vous la connaissez sûrement [ou pas] sous le nom de Golden Wendy. Blogueuse et youtubeuse, vous avez peut-être déjà croisé un de ses articles ou une de ses vidéos, sans savoir que la demoiselle entretient une relation toute particulière avec l'écriture, à moins que vous ne la suiviez depuis un moment. En tout cas, elle a été repérée l'été dernier par l'équipe de la collection Black Moon, qui a eu un gros de coeur sur le roman... Quelques mois plus tard, la nouvelle commence à se répandre, ma curiosité à s'éveiller. Plus j'en ai lu/vu/su, plus j'avais envie d'en découvrir encore. Paranoïa reçu, j'y allais intriguée. J'en suis ressortie ébahie !

Lisa est une psychiatre réputée, qui a la chance de pouvoir choisir ses cas et d'être souvent appelée lorsque ses confrères sont devant une impasse. Sa nouvelle patiente est une jeune fille, Judy : enceinte, elle ne parle plus et refuse de s'alimenter. Entre tentatives de suicide et murmures étranges dans le vide, son histoire se révèle délicate. Lisa sera-t-elle en mesure de découvrir le secret que cache Judy ? Pourra-t-elle l'aider ? Lisa se lance sans hésiter dans la bataille, pour sauver cette jeune fille, son bébé,... et peut-être elle-même.

Exit les romans de youtubeuses où il n'est pas vraiment questions d'histoires ni d'intrigues. Melissa Bellevigne nous propose un roman qui frôle la tension d'un thriller avec des personnages plutôt bien construits et une intrigue aux multiples révélations, laissant le lecteur parfois à court de souffle. J'ai aimé me plonger dans ce récit, qui avait parfois quelque chose d'un autre temps, qui donnait parfois cette impression de réalité. Et qui interroge le lecteur jusqu'au bout.
La narration alterne les deux voix de Lisa et Judy : deux façons de voir le personnage de Judy, sous plusieurs angles. Le premier sous le regard de Lisa, qui analyse d'abord la jeune fille comme une patiente. Son regard change petit à petit, s'affûte, s'adapte. C'est aussi le moment de la découvrir elle, ses ambitions, sa vie, sa carrière. Le second, c'est celui de Judy. Elle sait depuis des années qu'elle souffre d'une maladie, d'hallucinations, ce qui l'a poussée à s'isoler dans un petit village de campagne, non loin de Paris. Mais des événements étranges l'entraînent dans un périple londonien qui vient remettre en question ses convictions...
À un moment, une troisième voix prend la narration, le temps d'un court chapitre. Je tairai le personnage en question pour vous garder la surprise, mais j'étais étonnée par l'exercice de style et la façon dont cela collait au narrateur. Melissa Bellevigne a su donner assez de charisme à ses personnages pour que leurs voix ne se ressemblent pas et que le lecteur n'éprouve pas le sentiment de se perdre dans la narration. C'était un changement de décor réussi, qui m'a emportée ailleurs le temps de quelques pages.
Point noir dans ma lecture : le caractère plutôt revêche de Judy. Si j'ai aimé l'histoire de cette jeune femme, sa dualité, jusqu'au dénouement de Paranoïa, elle m'a légèrement pesé sur le système. Je la trouvais injuste de gérer ainsi ses troubles, elle m'irritait à être toujours sur la défensive. Pourtant, je me reconnaissais souvent dans son besoin de solitude, dans son besoin d'être entendue, dans les troubles qu'elle ressentait. Paradoxal, n'est-ce pas ?
Mais les histoires d'Alwyn et de Lisa ont pour moi été les plus convaincantes. Alwyn est un personnage mystérieux, aussi secondaire que principal. Il semble être aux côtés de Judy depuis qu'elle est petite et longtemps je me suis interrogée sur son rôle. Qui est-il vraiment ? Melissa Bellevigne laisse un certain flou sur ce protagoniste, qui entretient pour beaucoup son aura mystérieuse (ainsi que celle - un peu fantastique - de Paranoïa). Quant à Lisa, tout est plutôt limpide de son côté. Psychiatre réputée, elle est cependant confrontée à un problème de taille avec Judy... Au fur et à mesure que leur relation se tisse, on sent naître chez Lisa une forte obsession, bien loin du détachement professionnel qu'elle est censée conserver. Et là encore, l'auteur ne nous apprend les tenants de cette obsession qu'au compte goutte.

Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre :
« - Je me suis rendu compte que la vie est un paradoxe. Que les gens passent sans se préoccuper des autres, sans savoir ce qui se trame derrière certaines portes. Que le temps passe vite, trop vite, qu'on le choix une seconde, et, la suivante, tout nous tombe dessus, qu'on ne contrôle plus rien. Je crois que j'ai peur de passer à côté de toi, à côté de nous... »

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Melissa Bellevigne signe avec Paranoïa un premier roman réussi ! Et pour une fois qu'une fin ouverte ne me prend pas au dépourvu, c'est à noter ! Tout au long de ma lecture, l'auteur et ses personnages m'ont interrogée sur la frontière entre hallucinations et réalité, folie et convictions. J'ai beaucoup aimé me plonger dans ce roman, dont le résumé n'offre qu'un petit aperçu et qui renferme tellement une fois qu'on passe la porte de la couverture. S'il y a eu un petit bémol avec Judy dans les premiers temps, les personnages de Lisa et Alwyn rattrapent formidablement le coche. Le tout avec une plume qui est loin de laisser indifférent et une tension maîtrisée !


Challenge jeunesse/young adult : 17/65

lundi 11 avril 2016

=> Territoires - Olivier Norek [Code 93, #2] <=


Éditeur : Pocket 
Éditeur GF : Michel Lafon
Lu en poche
Genre : thriller
Public : /
Nombre de pages : 384
Date de parution : 08/10/2015
Prix : 7,40€

Résumé
« Depuis la dernière enquête du capitaine Victor Coste, le calme semble être revenu au SDPJ 93. Son équipe, de plus en plus soudée, n'aura cependant pas le temps d'en profiter. L'éxécution sommaire, en une semaine, des trois jeunes caïds locaux de la drogue va tous les entraîner dans une guerre aussi violente qu'incompréhensible. Des pains de cocaïne planqués chez des retraites, un ado de treize ans chef de bande psychopathe, des milices occultes recrutées dans des clubs de boxe financés par la municipalité, un adjoint au maire torturé, retrouvé mort dans son appartement, la fille d'un élu qui se fait tirer dessus à la sortie de l'école... Coste va avoir affaire à une armée de voyous sans pitié : tous hors la loi, tous coupables, sans doute, de fomenter une véritable révolution. Mais qui sont les responsables de ce carnage qui, bientôt, mettra la ville à feu et à sang ? »

Avis :
J'ai récidivé... Mais j'attendais cette suite depuis si longtemps ! À l'approche de la sortie de Surtensions, j'ai enfin lu Territoires, qui me faisait de l'oeil depuis un moment et dont maman me rabattait les oreilles parce que je l'ai laissé le lire avant moi... Son préféré, m'a-t-elle dit. Bref. Il était temps de retrouver Coste, son équipe, et qu'il était bon de renouer avec l'écriture d'Olivier Norek ! Toujours un peu noir, toujours aussi bien ficelé, toujours autant réaliste, Territoires m'a enthousiasmée au possible, rendant mes nuits blanches, mon appétit de lecture insatiable...

Après avoir adoré Code 93, j'ai commencé ma lecture de Territoires les yeux fermés, prête à tout. Sauf que le début m'a légèrement perdue... J'ai eu l'impression de débouler en pleine histoire, comme si j'ouvrais le roman par le milieu. Le prologue est franc, marqué, avec une action directe qui m'a laissée comme deux ronds de flan. Mon étonnement est vite passée avec les premiers chapitres, une fois les choses remises en place et expliquées. Puis j'ai eu de plus en plus de mal à reposer le livre.
Parmi les personnages, il y a ceux qui m'ont encore fait ressentir plus d'amour pour eux et d'autres qui me seront littéralement sortis par les yeux [Laaaaaraaa, coucou...]. Coste et le groupe CRIME 1 étaient toujours là, comme je les avais laissés. Aussi attachants que lors de notre première rencontre. Ils ont un côté tellement humain, tellement profond. J'aime ce groupe soudé comme une famille, leurs fausses jérémiades, leur complicité à toute épreuve. Et plus je les croise, plus je me dis que ce groupe ne pourrait être au complet sans l'un d'eux.
On fait aussi la connaissance de petits nouveaux : un boss mystérieux, un maire ambitieux, un retraité fan de L'attrape-coeurs, ces trois jeunes, trop jeunes pour faire ce qu'ils font. Des protagonistes qui nous entraîneront de surprise en surprise. Des espoirs bien différents, des caractères trempés ou effacés, mais la même envie de réussir quelque chose. Prisonniers des cités de Malceny, des influences de la came, qui semblent déteindre sur chacun, invariablement. Qu'ils traversent le roman ou marquent un chapitre, des acteurs secondaires qui font leur effet, à la fois touchants et troublants.
Territoires n'est que le deuxième roman d'Olivier Norek, mais il est si bon que j'en ai parfois du mal à y croire. L'ancien flic plonge ici le lecteur dans un thriller sur fond social et politique, bourré de réalisme. Retour dans le 93, focus sur une ville fictive aux histoires pas si fictives, qui représente trop bien toutes les autres. Le titre finit par prendre tout son sens au fur et à mesure des pages. Trois caïds de la drogue décédés, un territoire laissé à l'abandon, il n'en fallait pas plus pour démarrer une enquête sur les chapeaux de roue. Qui ? Pour quoi ? Il sera aussi question d'un maire à la recherche de ses électeurs, qui peine à établir un ordre dans une ville et des cités où elle n'a aucune voix. Et de Coste, qui pourrait bien se dévoiler... ou pas.
Je me suis prise au jeu, encore. J'ai cherché des coupables, j'ai cherché des indices. J'ai ri de certains dialogues, j'ai bondi à certaines révélations. J'ai aimé, j'ai détesté. Par dessus tout, j'ai apprécié le trouble que Territoires a fait naître en moi (et chez maman aussi lorsque nous en avons enfin parlé). Quelle part de vérité renferme ce roman ? J'ai apprécié que l'intrigue d'Olivier Norek, encore une fois, me dérange, qu'il ne s'agisse pas seulement de planter un décor. En refermant le roman, un brin interloquée par un final plein de rythme, je me suis longtemps interrogée sur le rôle et l'implication/l'usage des politiques dans des villes au climat sensible...

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Olivier Norek et Territoires ont su me convaincre une deuxième fois : à peine fini que j'en redemande encore ! Je n'ai pas vu le temps filer avec ce thriller. Olivier Norek sait autant planter le décor que donner vie à ses personnages et ses actions. La tension à couper au couteau, les dialogues sur le fil du rasoir, en plus de savoir de quoi il parle, l'auteur l'écrit superbement bien ! Avec son fond social et politique, on découvre l'envers des cités et des villes sensibles, la vie de ses habitants et ses inégalités. Olivier Norek signe un deuxième livre implacable, rythmé et entraînant ! J'ai déjà hâte de foncer dans Surtensions !
Nuits blanches en perspective avec ce thriller... parce que vous ne le lâcherez pas sans en connaître l'issue !

lundi 4 avril 2016

♦ Wake Up! #21 ♦

• Wake up ?
Un petit RDV qui me trottait dans la tête depuis un moment. A l'origine, je voulais l'intituler "What's up?", sauf qu'en faisant des recherches je me suis rendu compte que ce RDV existait déjà chez Sous ma couverture, que je découvre à l'occasion :D Comme l'idée que j'avais s'éloigne un peu de ce que propose Bookish Girl, j'ai changé de titre. Et c'est parti mon kiki ! 
• Quand ? 
Tous les premiers de chaque mois.
• Quoi ? 
Les sorties qui me tentent, les RDV littéraires à ne pas manquer, une PAL prévisionnelle. Du blabla ?
/!\ ATTENTION : article pouvant comporter des spoilers /!\
~~~~~~
Mars est enfin terminé ! Après pas mal de mauvaises nouvelles, j'ai pu tout laisser derrière moi le temps de Livre Paris, où j'ai aperçu beaucoup de monde et pu travailler sur un très beau stand [Robert Laffont, rien que ça] ! Qui disait salon, disait fatigue et grosse semaine... pour autant, je suis prête à y retourner dès demain si c'était possible. Pour oublier encore, pour profiter et avoir l'impression de faire vraiment quelque chose... Passons ma mauvaise humeur, voici le programme livresque pour avril ! 

Les sorties du mois [à titre exhaustif] : 

Cette fille c'était mon frère de Julie-Anne Peter 
Éditeur : Milan
Nombre de pages : 384
Prix : 13,90€
Résumé
« La nuit, Liam devient Luna. Il profite de ces instants à l'abri des regards pour emprunter les vêtements et le maquillage de sa soeur Regan, seule à partager ce lourd secret. Mais un jour Liam décide de vivre sa double identité au grand jour et exprime son désir de changer de sexe. »


=> Quelle date ? Le 13/04.
=> Pourquoi ? Un auteur dont j'entends beaucoup parler en VO et un sujet intéressant, j'ai bien envie de tenter.

L'étoile vagabonde de Romina Russell [Zodiaque, #2]
Éditeur : Michel Lafon
Nombre de pages : /
Prix : 16,95€
Résumé
[Spoilers si vous n'avez pas lu le 1er tome - Surlignez le texte pour le lire]
« Abandonnée par le Zodiaque et déchue de son titre de Gardienne, Rhoma tente de se reconstruire dans la constellation du Capricorne. Mais une nouvelle menace apparaît dans les astres, Marad, un groupe terroriste qui s'apprêterait à frapper l'une des maisons zodiacales.
Rhoma n'a plus le choix. Armée de tout son courage de Cancer et de la ruse de son ami Hysan, natif de la Balance, elle se lance dans une quête aux confins de l'univers. Une quête dans le dénouement pourrait bien la voir affronter un ancien ennemi : le cauchemardesque Ochus, gardien de la constellation du Serpentaire. »

=> Quelle date ? Le 14/04.
=> Pourquoi ? J'ai beaucoup aimé le premier et je suis impatiente de découvrir cette suite !

Le voleur de coeur d'Aria Arroum
Éditeur : Michel Lafon
Nombre de pages : /
Prix : 14,95€
Résumé
« Dans un monde où musique et magie ne font qu'un, Dylan est né privé des deux, un véritable handicap qu'il cherche à cacher. Et ce n'est pas son seul secret. Deux coeurs battent dans sa poitrine. 
Mais l'un n'est pas le sien... »

=> Quelle date ? Le 14/04.
=> Pourquoi ? Un titre dont j'entends parler depuis Montreuil, au résumé énigmatique et qui me rend très curieuse.

Winter de Marissa Meyer [Les chroniques lunaires, #4]
Éditeur : Pocket Jeunesse
Nombre de pages : 992
Prix : 22,90€
Résumé
[Spoilers - Surlignez le texte pour le lire]
« On dit que Winter est encore plus belle que la reine Levana...
La princesse déteste sa belle-mère, qui désapprouve ses sentiments pour Jacin, le séduisant garde du palais. Mais Winter n'est pas aussi faible que Levana le croit. Avec l'aide de Cinder et de ses alliés, elle aurait même le pouvoir de lancer une révolution et de gagner cette guerre qui dure depuis trop longtemps.
Cinder, Scarlet, Cress et Winter réussiront-elles à battre Levana ? Le conte aura-t-il une fin heureuse ? »

=> Quelle date ? Le 21/04.
=> Pourquoi ? Suite et fin de la saga des Chroniques lunaires, je n'y résisterai pas.

PAL prévisionnelle : 
  
 
Contemporain, thriller, fantastique (?), j'ai envie de changement en ce moment et j'espère que cette PAL m'aidera à reprendre correctement mon rythme de lecture ! 

IMM de mars : 
Un peu d'achats, un peu de réceptions... Et encore, l'homme m'a dit que certains paquets étaient arrivés chez nous. Des paquets que j'ai hâte de pouvoir ouvrir ! Je ne l'avais pas spécialement prévu (puisque je pensais pouvoir rentrer chez moi plus tôt), l'homme a interdiction d'y toucher, ils seront donc dans l'IMM du mois prochain... 

~~~~~~
Belles lectures et bon mois d'avril à tous